En ce moment, les collaborations créatives avec des illustrateurs de talent me manquent trop ! Alors quand j'ai vu que chez Marie-France il y avait une petite foire aux tandems qui se préparait, j'ai sauté sur l'occasion !
J'ai ouvert mes cartons (qui prennent la poussière, même s'ils sont numériques !) et j'ai retrouvé ce texte écrit il y a une éternité... Souvenez-vous, j'en parlais ici ! Aujourd'hui, la petite fille pour qui j'avais écrit ce texte est une jolie jeune fille de presque 10 ans... ah là là, ça ne nous rajeunit pas ma bonne dame !
Alors voilà, si vous êtes illustrateur et si ce texte vous inspire, contactez-moi !
Le voici en entier pour les curieux :
Le sac à main de Bernadette Flanflan
Bernadette Flanflan ne sort jamais
sans son sac à main.
Quand Bernadette Flanflan est en
balade, le sac à main est de la promenade.
Et quand le sac joue les nomades, il
y a toujours à ses côtés Bernadette Flanflan qui gambade.
C’est que, chaque jour de l’année,
Bernadette Flanflan range dans son sac à main tous ses trésors pour ne jamais
les oublier.
À l’automne, Bernadette Flanflan a placé
dans son sac à main
un
morceau de craie et une pièce de monnaie,
deux
feuilles d’érable et trois petits grains de sable,
le
flic-flac de la pluie et le tic-tac du temps qui fuit,
les
doigts fourchus de la sorcière et les « ouuhhhhh » du fantôme du
cimetière.
Bernadette Flanflan a également
glissé dans la toute petite poche de son sac à main
le
sourire merveilleux de Balthazar,
ainsi
qu’un sentiment tout bizarre,
et
puis aussi…
mais
chut ! c’est un secret !
À l’hiver, Bernadette Flanflan a
enfoui dans son sac à main
le
souffle froid de novembre et les nuages blancs de décembre,
le
bonnet rouge d’un vieux monsieur et son « oh oh oh ! » si joyeux,
les
gants bleus tricotés par Mamie et le joli cadeau d’une meilleure amie,
le
nez en carotte d’un bonhomme de neige et trois petits tours dans l’avion du
manège.
Bernadette Flanflan a également
caché dans la toute petite poche de son sac à main
une
fève offerte par le roi Balthazar,
ainsi
qu’une couronne de reine rougissant comme un homard,
et
puis aussi…
mais
chut ! c’est un secret !
Au printemps, Bernadette Flanflan a
dissimulé dans son sac à main
quatre
pétales de tulipe et un bouton de la veste de Tonton Philippe,
un
coq en chocolat et le parfum sucré de Papa,
un
bout de ficelle et un rêve qui s’envole à tire d’ailes,
un
morceau d’arc-en-ciel né d’une giboulée et trois petites gouttes de rosée.
Bernadette Flanflan a également
niché dans la toute petite poche de son sac à main
un
brin de muguet offert par Balthazar,
ainsi
que son cœur qui joue de la fanfare,
et
puis aussi…
mais
chut ! c’est un secret !
À l’été, Bernadette Flanflan a
enfermé dans son sac à main
l’éclat
de rire de Tatie Annick et deux ou trois notes de musique,
un
bout de rayon de soleil et deux petits grains rouges de groseille,
une
serviette de plage et du sable coincé dans des pages,
une
bougie d’anniversaire et le ballon d’un grand frère.
Bernadette Flanflan a également
confiné dans son sac à main
un
baiser volé de Balthazar,
ainsi
qu’un au-revoir qui désempare,
et
puis aussi…
mais
chut ! c’est un secret !
L’été envolé dans le ciel bleu et
l’automne revenu, Bernadette Flanflan a retrouvé devant la porte de l’école Balthazar
et son sourire.
Bernadette a fouillé dans son sac à
main. L’éclat de rire de Tatie Annick a glissé sur les trois petites gouttes de
rosée et a rebondi sur le coq en chocolat emmêlé dans le morceau d’arc-en-ciel.
Enfin, tout au fond du sac à main,
au-dessous des quatre pétales de tulipe séchés et de la fève du roi mage,
Bernadette a trouvé ce qu’elle cherchait.
Doucement, du bout des doigts, Bernadette a attrapé le baiser volé qui s’était enveloppé dans une feuille d’érable.
Délicatement, du bout du cœur,
Bernadette a déplié la feuille rougie par l’automne et elle a déposé le baiser
sur le bord de ses lèvres.
Tendrement, Bernadette a tendu ses
lèvres et a offert son baiser à…
mais
chut ! c’est un secret !
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