mercredi 6 juin 2018

Indomptables

Voilà, il a traversé la Méditerranée et il est arrivé en France ! Mon dernier roman pour pré-ados (disons à partir de 9-10 ans) : Indomptables, édité par Samir, éditeur libanais.


Alors oui, la fille sur la couverture (illustrée par Caroline Hesnard) a beaucoup beaucoup de cheveux. Genre elle ne sait pas quoi faire de sa tignasse rebelle et ça l'exaspère... Genre un peu moi, quoi ! En fait, le point de départ de ce projet était exactement ça : je voulais écrire une histoire autour des cheveux frisés, de l'insatisfaction d'en avoir (au choix parce qu'on ne peut pas les coiffer/lisser/dompter) et de l'envie malgré tout que ce type de cheveux suscite chez ceux qui ont les cheveux tout raides. Autour de moi il y a toujours quelqu'un (en général au cheveu tout raplapla) pour me dire, en lorgnant sur ma tête : "oh toi t'as de la chance avec tes boucles !" Régulièrement, moi je réponds : "oui, mais bon, c'est pas toi dont la tête triple de volume les jours de pluie et qui t'arrache les cheveux (c'est le cas de le dire) devant le miroir le matin !"
Alors oui, j'avoue, j'ai d'abord écrit ce roman en pensant à tous les gens aux cheveux frisés (comme moi) qui voulaient avoir les cheveux raides et à tous ceux aux cheveux raides qui voulaient avoir les cheveux frisés.  Vu comme le sujet de la coiffure revient souvent dans les conversations, je me dis que j'ai ciblé là un très large public pour mon roman !

Sauf que quand on écrit on ne sait jamais exactement où cela nous mène. Les mots sont un peu comme les cheveux : indomptables ! Alors au final, le coeur du roman n'est pas seulement à portée capillaire. Certes, on y parle barrette, laque, sèche-cheveux, peigne, bigoudis... Mais on y parle aussi et surtout des représentations des filles et des garçons et des stéréotypes que la société véhicule, des choix de vie, de la difficulté de s'affirmer et de devenir soi-même.

Bref, je ne vais pas vous faire la fiche de lecture du roman : lisez-le !


Ah, et je suis particulièrement fière d'avoir travaillé avec un éditeur libanais. Le Liban et moi, on vit une histoire particulière... C'est tout de même le pays qui coule dans les veines de mes filles ! Et puis bon, il y en aurait à dire sur les coiffeurs libanais... (oui, oui, c'est du vécu !).

Pour finir, un petit extrait pour vous mettre l'eau à la bouche...

L’autre jour, en allant à l’école, j’ai expliqué à Clara comment je voyais la vie. Car oui, on peut n’avoir que onze ans et avoir une sacrée expérience des « choses de la vie », comme disait Mme Martin, notre institutrice de CM2. Donc, pour moi, dans la vie, il y a trois catégories d’êtres humains :
a) Les gens aux cheveux frisés qui aimeraient avoir des cheveux raides. 
b) Les gens aux cheveux raides qui aimeraient avoir des cheveux frisés. 
c) Les gens qui n’en ont rien à faire de leurs cheveux. 
Moi, j’appartiens clairement à la première catégorie, vous l’aurez compris. 
Maman et la moitié des filles appartiennent à la deuxième catégorie. Je ne vous raconte pas le nombre de nanas dans ma classe qui viennent me toucher les cheveux et qui me regardent presque avec jalousie en soupirant « Ah, comme j’aimerais avoir des cheveux comme les tiens ! » 
80 % des garçons dans le monde appartiennent à la troisième catégorie. À cela, plusieurs raisons : 
1- Ils aiment leurs cheveux. 
2- Ils ne se sont pas posé la question de savoir ce qu’ils pensaient de leurs cheveux. 
3- Ils n’ont pas de cheveux. Ça c’est le cas de mon père : pas l’ombre d’un cheveu sur le ciboulot ! Donc vous pensez bien que nos histoires de sèche-cheveux, à mes sœurs et moi, ça lui passe bien au-dessus de la tête ! Surtout quand il attend devant la porte de la salle de bain parce qu’il a un truc pressant à y faire. 


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