Pour fêter le 101e post de ce blog (hé oui !), je vous invite là où j'ai passé quelques heures la semaine dernière : en "pottermania"... c'est-à-dire dans le pays de Potter : non pas celui d'Harry, mais dans celui de sa grande sœur, Beatrix. Je pense que vous avez dû croiser Beatrix Potter dans votre enfance... ou plutôt un de ses petits amis, comme Pierre Lapin (Peter Rabbit) :J'avais eu un gros coup de cœur il y a quelques mois pour le Miss Charity de Marie-Aude Murail, qui s'est fortement inspirée de la vie de l'écrivain anglaise pour écrire son roman. Alors j'ai eu envie de prolonger la découverte de l'univers de cette créatrice hors norme par la lecture de sa "vraie" biographie : Le petit monde animal de Beatrix Potter, par Margaret Lane (chez Gallimard, 1983... plus édité à mon avis). Cette biographie, bourrée de photos et de reproductions de dessins, a été rédigée par une femme qui s'est documentée avec précision sur la vie de Beatrix Potter. Entreprise qui, à l'époque, n'avait pas été si facile, puisqu'à la mort de Beatrix, en 1943, les journalistes se sont aperçus qu'ils ne connaissaient quasiment rien de cette auteur dont l'enfance avait été si solitaire. Pourtant ses personnages - Pierre Lapin, Tom Chaton, Mademoiselle Mitoufle, le tailleur de Gloucester... - étaient familiers de millions d'enfants, en Angleterre et dans le monde entier. Plus encore, Beatrix Potter a inventé avant l'heure - et malgré elle - le merchandising (même de son vivant des marchands peu scrupuleux des droits avaient commercialisé du papier peint Pierre Lapin et autres peluches !).
J'ignore pourquoi la vie de Beatrix Potter me fascine autant (et me fascine à vrai dire plus que ses livres). Parce qu'au fond, de sa vie, il n'y a pas tellement à dire. Beatrix, timide et renfermée, a passé son enfance à élever et dessiner des animaux, observer la nature qui s'offrait à elle près des maisons louées par ses parents oisifs, collectionner les champignons, et imaginer sur ces personnages animaux des petites histoires. A cette époque-là, on ne se téléphonait pas. Pour rester en contact avec ses proches, on s'écrivait. Alors Beatrix, devenue jeune femme (vivant toujours chez ses parents), écrivait des lettres imagées aux enfants de sa connaissance. Un jour, elle se dit : et si je transformais cette lettre en petit livre ? Elle se mit à sa table de travail, prépara une maquette, puis l'envoya à des éditeurs. Elle n'essuya que des refus. Alors elle alla voir un imprimeur et se fit éditer à compte d'auteur, à 200 exemplaires. Puis un éditeur - Frederick Warne & Co - finit par s'intéresser à son travail, et son petit livre fut commercialisé. Énorme succès. Alors, encouragée par son éditeur, elle continua d'écrire et de dessiner. A raison d'environ deux livres par an, 23 titres furent publiés, en l'espace de 13 ans.
Puis... Puis, plus rien ! A l'âge de 46 ans, Beatrix Potter quitta enfin ses parents et se maria. Elle devint Mme William Heelis, fermière et riche propriétaire terrienne, dans le petit village de Sawrey, et elle n'écrivit plus une seule ligne, ne fit plus aucun dessin. Plus rien d'autre ne l'intéressa que la bonne marche de sa ferme et elle fit une croix sur son passé d'écrivain et sa grande popularité, allant jusqu'à éconduire violemment les journalistes ou les critiques voulant faire un article sur elle. En vivant enfin dans la campagne une vie dont elle avait toujours rêvé, elle enferma dans son passé l'univers imaginaire dans lequel elle avait grandi. L'inspiration l'avait quittée et elle n'en souffrait pas. Imaginer ou vivre, elle avait choisi. Elle avait choisi de vivre - simplement. Vivre sans plus se raconter d'histoires.
La plupart de ses histoires sont nées d'un événement réel et ses personnages inventés à partir d'une personne de son entourage. Ainsi, presque chacun de ses animaux domestiques (et elle en eut des tas, depuis les lapins, jusqu'aux souris, grenouilles, lézards, hérissons...) est devenu le héros d'un de ses contes.
Les traits de ses dessins ont quelque chose de très réaliste. Beatrix observait pendant des heures ses animaux, multipliaient les croquis, afin de parvenir à saisir la réalité la plus juste de l'animal. Il y a quelque chose du naturaliste dans ses dessins. Et pourtant, ce réalisme est contre-balancé par un anthropormorphisme omniprésent (les lapines ont des tabliers et les lapins des petites vestes ceintrées). De la même façon, ses textes sont à la fois d'une grande simplicité et d'une ironie à peine dissimulée.
Beatrix Potter était décidément une femme bien curieuse... Imaginez qu'elle tenait son journal... mais avait inventé un code secret pour ne pas qu'on puisse lire ses pensées : toutes les pages de son journal étaient codées par un système complexe de lettres interverties !
Pour continuer le voyage aux côtés de Beatrix Potter, j'ai également visionné le film Miss Potter, réalisé en 2008 par Chris Noonan. Le film n'a rien d'exceptionnel. C'est un film romantique, aux jolies images (j'ai envie de visiter la région des Lacs maintenant !), avec une belle histoire d'amour. Mais il retranscrit assez bien la vie de Beatrix Potter. L'actrice principale, Renee Zellweger, incarne parfaitement son personnage - sans doute aussi parce qu'on reconnaît en miroir le personnage de Bridget Jones (et Beatrix n'était-elle pas la Bridget Jones de l'ère victorienne ?!).
J'espère vous avoir transmis mon virus de la pottermania ! Faites le voyage... je pense que vous ne serez pas déçus !
J'ignore pourquoi la vie de Beatrix Potter me fascine autant (et me fascine à vrai dire plus que ses livres). Parce qu'au fond, de sa vie, il n'y a pas tellement à dire. Beatrix, timide et renfermée, a passé son enfance à élever et dessiner des animaux, observer la nature qui s'offrait à elle près des maisons louées par ses parents oisifs, collectionner les champignons, et imaginer sur ces personnages animaux des petites histoires. A cette époque-là, on ne se téléphonait pas. Pour rester en contact avec ses proches, on s'écrivait. Alors Beatrix, devenue jeune femme (vivant toujours chez ses parents), écrivait des lettres imagées aux enfants de sa connaissance. Un jour, elle se dit : et si je transformais cette lettre en petit livre ? Elle se mit à sa table de travail, prépara une maquette, puis l'envoya à des éditeurs. Elle n'essuya que des refus. Alors elle alla voir un imprimeur et se fit éditer à compte d'auteur, à 200 exemplaires. Puis un éditeur - Frederick Warne & Co - finit par s'intéresser à son travail, et son petit livre fut commercialisé. Énorme succès. Alors, encouragée par son éditeur, elle continua d'écrire et de dessiner. A raison d'environ deux livres par an, 23 titres furent publiés, en l'espace de 13 ans.
Histoire de Pierre Lapin (vous pouvez la lire ici, sur le "Project Gutenberg")
La plupart de ses histoires sont nées d'un événement réel et ses personnages inventés à partir d'une personne de son entourage. Ainsi, presque chacun de ses animaux domestiques (et elle en eut des tas, depuis les lapins, jusqu'aux souris, grenouilles, lézards, hérissons...) est devenu le héros d'un de ses contes.
Les traits de ses dessins ont quelque chose de très réaliste. Beatrix observait pendant des heures ses animaux, multipliaient les croquis, afin de parvenir à saisir la réalité la plus juste de l'animal. Il y a quelque chose du naturaliste dans ses dessins. Et pourtant, ce réalisme est contre-balancé par un anthropormorphisme omniprésent (les lapines ont des tabliers et les lapins des petites vestes ceintrées). De la même façon, ses textes sont à la fois d'une grande simplicité et d'une ironie à peine dissimulée.
Le tailleur de Gloucester (pour lire le texte anglais, cliquer ici)
Beatrix Potter était décidément une femme bien curieuse... Imaginez qu'elle tenait son journal... mais avait inventé un code secret pour ne pas qu'on puisse lire ses pensées : toutes les pages de son journal étaient codées par un système complexe de lettres interverties !
Pour continuer le voyage aux côtés de Beatrix Potter, j'ai également visionné le film Miss Potter, réalisé en 2008 par Chris Noonan. Le film n'a rien d'exceptionnel. C'est un film romantique, aux jolies images (j'ai envie de visiter la région des Lacs maintenant !), avec une belle histoire d'amour. Mais il retranscrit assez bien la vie de Beatrix Potter. L'actrice principale, Renee Zellweger, incarne parfaitement son personnage - sans doute aussi parce qu'on reconnaît en miroir le personnage de Bridget Jones (et Beatrix n'était-elle pas la Bridget Jones de l'ère victorienne ?!).
J'espère vous avoir transmis mon virus de la pottermania ! Faites le voyage... je pense que vous ne serez pas déçus !
- Un site de l'éditeur Frederick Warne & Co, dédié à "l'univers de Beatrix Potter" (avec des jeux animés pour les enfants).
- Sur ce blog, un joli hommage à Beatrix, avec pleins de liens pour lire les textes originaux.
- Hill Top, à Sawrey, la maison de Beatrix, qu'on peut visiter (j'aimerais bien y aller !)
4 commentaires:
Elle a berçé notre enfance et est toujours d'actualité :)
tu es une encyclopédie, Geisha Line ! Et c'est toujours intéressant même quand c'est loin de mon univers, cette fois-ci. Je connais très peu, et tu me donnes envie d'en savoir plus. Et toi, t'as le don des titres de post, "Pottermania", très bon ! Tout va bien sinon ??
Bénedicte > Oui, je me souviens que quand j'étais petite on m'avait offert des petits personnages de Beatrix Potter à découper ! J'en avais des tas et j'adorais ça !
Séverine > Oh non, je suis très très loin d'être une encyclopédie !!! J'aime bien parfois un peu fouiller les choses, c'est tout...
Sinon, oui ça va... mais j'ai trop trop de boulot et je suis débordée ! Du coup, je n'ai plus le temps d'écrire hélas... et ça me manque !
Oui, tu as réussi à m'emporter dans son univers, un peu. C'est sa vie qui est intéressante aussi... merci pour toutes ces infos :)
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