dimanche 31 janvier 2010

La croûte

"Maman est morte ce matin.
Ce n'était pas vraiment ce matin,
papa a dit que c'était pendant la nuit
mais moi, je dormais pendant la nuit,
alors ça ne change rien.
Pour moi, elle est morte ce matin."
© Père Castor Éditions Flammarion, 2009.

C'est sur ces mots terriblement poignants que s'ouvre l'album écrit par Charlotte Moundlic, La Croûte, publié chez Père Castor. Le thème de l'histoire est tout de suite donné, l'émotion aussi. Pas facile de parler de la mort, et encore moins facile de faire parler un enfant de la mort de sa maman. Pourtant cet album y parvient avec une force et une pudeur inégalées.

Le narrateur, un petit garçon, vient de perdre sa maman. Enfin "perdre" n'est pas vraiment le mot qui convient, car dans la bouche du petit garçon les mots sont entiers et ne s'enrobent pas dans des images improbables, comme ceux des adultes :
"Papa m'a dit : "Elle est partie pour toujours."
Je sais qu'elle n'est pas partie, elle est morte et je ne la verrai plus,
on va la mettre dans une boîte et puis dans la terre
où elle se transformera en petite poussière.
Tout le monde sera gentil avec moi
et personne ne me dira que c'est pour la vie.
Je sais très bien que mourir, ça veut dire qu'on ne vivra plus jamais."

Les premières réactions du petit garçon sont violentes. Il en veut à sa maman qui l'a abandonné "avant la fin du troisième trimestre", sans même prendre le temps de montrer à papa comment étaler en zigzag le miel sur la tartine de pain du petit déjeuner. Alors, le petit garçon prend soin de son papa qui est si triste : peut-être qu'en s'occupant de la douleur des autres, on ne pense plus à la sienne ? Et puis c'est vrai que "comme adulte, [papa] n'est pas facile."
© Père Castor Éditions Flammarion, 2009.

Mais le temps passe. Et avec lui l'odeur de maman s'efface. Vite, il faut fermer les fenêtres pour "continuer à respirer maman" et se boucher les oreilles et la bouche pour ne pas effacer sa voix. Et puis aussi ne pas laisser se refermer la petite croûte qui s'est formée sur le genoux, après la chute dans le jardin, parce que tant que le sang coulera, le petit garçon gardera la "voix de maman".

© Père Castor Éditions Flammarion, 2009.

La force du texte de Charlotte Moundlic vient sans doute du fait que l'histoire est vue et racontée du point de vue de l'enfant. Pas de désir d'adoucir la douleur en adaptant un ton moralisateur ou rassurant. C'est l'enfant qui parle et c'est dans sa conscience que nous invite à entrer l'auteur.

L'histoire est magnifiquement soutenue par les illustrations d'Olivier Tallec. L'illustrateur a pris le parti d'utiliser une palette graphique fortement axée sur la couleur rouge. Rouge du sang qui coule, rouge de la souffrance ? Rouge de la vie aussi. Car si les mots sont graves, les dessins ne sont pas pesants, l'omniprésence du rouge venant donner une chaleur et une présence à la voix narrative. Le petit garçon est drôlement attachant. On est triste avec lui. Et pourtant, la vie continue, n'est-ce pas ? C'est ce qu'il nous apprend.

J'ai été touchée par cet album. Je crois que moi-même, je n'aurais pas osé m'attaquer à un thème comme celui-ci. Pas maintenant en tout cas. Je ne pense pas qu'il faut avoir vécu quelque chose pour (bien) le raconter, mais je pense qu'en le racontant on se met à le vivre en quelque sorte. Et je n'aurais pas été prête à vivre ainsi une telle souffrance et trouver les mots justes pour la raconter.
Alors bravo à ceux qui trouvent en eux l'émotion pour poser des mots sur une expérience aussi lourde...


La Croûte
Charlotte Moundlic
Illustrations d'Olivier Tallec
Flammarion /Père Castor
Mars 2009

lundi 25 janvier 2010

Exemplaire unique !

Ma production littéraire est proche du néant en ce moment [doux euphémisme pour dire en gros : je fous rien !]. Il faut dire que je passe mon temps à travailler et, quand je ne travaille pas, je passe mon temps à douter. Alors, c'est sûr, ce n'est pas très productif tout ça !

A peu près pour les mêmes raisons (qui sont des mauvaises raisons, je sais, mais on a les raisons qu'on peut !), ma production couturesque est à peu près équivalente au niveau du taux de croissance de notre beau pays en ces temps de crise (c'est dire !).

Donc tout ça, ça ne fait pas beaucoup de choses à vous montrer... Alors, histoire d'alimenter ce blog avant qu'il ne s'auto-détruise, je vous montre ce soir un petit peu de réchauffé. Il s'agit d'un livre que j'ai réalisé pour Noël pour la petite Océane, 18 mois, qui devrait bientôt s'envoler dans le pays des pancakes et des trappeurs à chemise à carreaux et qui donc va grandir loin de ses Papi/Mamie/Tonton/Tata.
Voici donc l'exemplaire unique réalisée pour une petite fille unique :
Et quand on ouvre à la première page, ça donne ça :Je vous épargne les pages suivantes, notamment celle où j'apparais avec monsieur Moun dans un nuage de cerisiers en fleurs.

Cela a l'air de rien comme ça, mais pour faire ce livre, j'ai dû réaliser un chemin de fer, histoire de ne pas me tromper dans les folios et l'imposition. Les finitions sont un peu minables, le façonnage carrément bancal. Mais bon, heureusement, la destinatrice ne semble pas trop regardante sur la question et le livre a l'air de lui plaire. Elle m'offrira peut-être le prix Goncourt des bébés, qui sait ?!!


mercredi 20 janvier 2010

Pottermania

Pour fêter le 101e post de ce blog (hé oui !), je vous invite là où j'ai passé quelques heures la semaine dernière : en "pottermania"... c'est-à-dire dans le pays de Potter : non pas celui d'Harry, mais dans celui de sa grande sœur, Beatrix. Je pense que vous avez dû croiser Beatrix Potter dans votre enfance... ou plutôt un de ses petits amis, comme Pierre Lapin (Peter Rabbit) :J'avais eu un gros coup de cœur il y a quelques mois pour le Miss Charity de Marie-Aude Murail, qui s'est fortement inspirée de la vie de l'écrivain anglaise pour écrire son roman. Alors j'ai eu envie de prolonger la découverte de l'univers de cette créatrice hors norme par la lecture de sa "vraie" biographie : Le petit monde animal de Beatrix Potter, par Margaret Lane (chez Gallimard, 1983... plus édité à mon avis). Cette biographie, bourrée de photos et de reproductions de dessins, a été rédigée par une femme qui s'est documentée avec précision sur la vie de Beatrix Potter. Entreprise qui, à l'époque, n'avait pas été si facile, puisqu'à la mort de Beatrix, en 1943, les journalistes se sont aperçus qu'ils ne connaissaient quasiment rien de cette auteur dont l'enfance avait été si solitaire. Pourtant ses personnages - Pierre Lapin, Tom Chaton, Mademoiselle Mitoufle, le tailleur de Gloucester... - étaient familiers de millions d'enfants, en Angleterre et dans le monde entier. Plus encore, Beatrix Potter a inventé avant l'heure - et malgré elle - le merchandising (même de son vivant des marchands peu scrupuleux des droits avaient commercialisé du papier peint Pierre Lapin et autres peluches !).
J'ignore pourquoi la vie de Beatrix Potter me fascine autant (et me fascine à vrai dire plus que ses livres). Parce qu'au fond, de sa vie, il n'y a pas tellement à dire. Beatrix, timide et renfermée, a passé son enfance à élever et dessiner des animaux, observer la nature qui s'offrait à elle près des maisons louées par ses parents oisifs, collectionner les champignons, et imaginer sur ces personnages animaux des petites histoires. A cette époque-là, on ne se téléphonait pas. Pour rester en contact avec ses proches, on s'écrivait. Alors Beatrix, devenue jeune femme (vivant toujours chez ses parents), écrivait des lettres imagées aux enfants de sa connaissance. Un jour, elle se dit : et si je transformais cette lettre en petit livre ? Elle se mit à sa table de travail, prépara une maquette, puis l'envoya à des éditeurs. Elle n'essuya que des refus. Alors elle alla voir un imprimeur et se fit éditer à compte d'auteur, à 200 exemplaires. Puis un éditeur - Frederick Warne & Co - finit par s'intéresser à son travail, et son petit livre fut commercialisé. Énorme succès. Alors, encouragée par son éditeur, elle continua d'écrire et de dessiner. A raison d'environ deux livres par an, 23 titres furent publiés, en l'espace de 13 ans.
Histoire de Pierre Lapin (vous pouvez la lire ici, sur le "Project Gutenberg")

Puis... Puis, plus rien ! A l'âge de 46 ans, Beatrix Potter quitta enfin ses parents et se maria. Elle devint Mme William Heelis, fermière et riche propriétaire terrienne, dans le petit village de Sawrey, et elle n'écrivit plus une seule ligne, ne fit plus aucun dessin. Plus rien d'autre ne l'intéressa que la bonne marche de sa ferme et elle fit une croix sur son passé d'écrivain et sa grande popularité, allant jusqu'à éconduire violemment les journalistes ou les critiques voulant faire un article sur elle. En vivant enfin dans la campagne une vie dont elle avait toujours rêvé, elle enferma dans son passé l'univers imaginaire dans lequel elle avait grandi. L'inspiration l'avait quittée et elle n'en souffrait pas. Imaginer ou vivre, elle avait choisi. Elle avait choisi de vivre - simplement. Vivre sans plus se raconter d'histoires.
Beatrix Potter, en 1943, peu avant sa mort

La plupart de ses histoires sont nées d'un événement réel et ses personnages inventés à partir d'une personne de son entourage. Ainsi, presque chacun de ses animaux domestiques (et elle en eut des tas, depuis les lapins, jusqu'aux souris, grenouilles, lézards, hérissons...) est devenu le héros d'un de ses contes.
Les traits de ses dessins ont quelque chose de très réaliste. Beatrix observait pendant des heures ses animaux, multipliaient les croquis, afin de parvenir à saisir la réalité la plus juste de l'animal. Il y a quelque chose du naturaliste dans ses dessins. Et pourtant, ce réalisme est contre-balancé par un anthropormorphisme omniprésent (les lapines ont des tabliers et les lapins des petites vestes ceintrées). De la même façon, ses textes sont à la fois d'une grande simplicité et d'une ironie à peine dissimulée.
Le tailleur de Gloucester (pour lire le texte anglais, cliquer ici)

Beatrix Potter était décidément une femme bien curieuse... Imaginez qu'elle tenait son journal... mais avait inventé un code secret pour ne pas qu'on puisse lire ses pensées : toutes les pages de son journal étaient codées par un système complexe de lettres interverties !

Pour continuer le voyage aux côtés de Beatrix Potter, j'ai également visionné le film Miss Potter, réalisé en 2008 par Chris Noonan. Le film n'a rien d'exceptionnel. C'est un film romantique, aux jolies images (j'ai envie de visiter la région des Lacs maintenant !), avec une belle histoire d'amour. Mais il retranscrit assez bien la vie de Beatrix Potter. L'actrice principale, Renee Zellweger, incarne parfaitement son personnage - sans doute aussi parce qu'on reconnaît en miroir le personnage de Bridget Jones (et Beatrix n'était-elle pas la Bridget Jones de l'ère victorienne ?!).
J'espère vous avoir transmis mon virus de la pottermania ! Faites le voyage... je pense que vous ne serez pas déçus !



  • Un site de l'éditeur Frederick Warne & Co, dédié à "l'univers de Beatrix Potter" (avec des jeux animés pour les enfants).
  • Sur ce blog, un joli hommage à Beatrix, avec pleins de liens pour lire les textes originaux.
  • Hill Top, à Sawrey, la maison de Beatrix, qu'on peut visiter (j'aimerais bien y aller !)

lundi 11 janvier 2010

Soleil d'Afrique

Il y a plusieurs mois, Sandrine m'a parlé d'une idée d'histoire qu'elle avait eue, et m'a envoyé les premiers dessins qu'elle avait réalisés. Mon défi était de transformer ces idées encore en germe en véritable histoire. Défi pas si facile, car il n'est pas si évident d'entrer dans l'imaginaire de quelqu'un d'autre. Mais défi ô combien enthousiasmant et fertile : j'aime partir des idées que l'on m'offre ainsi en partage, car je trouve que c'est souvent de cette communion des idées que naissent les plus beaux projets, l'imagination nous menant là où on n'aurait jamais pensé l'emmener.

L'idée de Sandrine tenait en quelques mots : un prénom - Loula -, deux pays - l'Afrique et la France - et entre les deux un cœur qui ne bat pas assez fort. J'ai tourné l'histoire pendant plusieurs nuits (c'est toujours le soir avant de m'endormir que je pense à mes histoires !), sans trouver le noeud solide autour duquel enfiler tous ces mots. Puis un fil narratif s'est mis à s'enrouler autour du personnage de Loula, jusqu'à lui donner vie, quelque part au fond de mon imagination. J'avais l'histoire... il ne restait plus qu'à l'écrire !

En écrivant l'histoire de Loula, je voulais faire vivre son Afrique natale, comme si le continent africain était un personnage à part entière. Seulement voilà, je ne suis jamais allée en Afrique ! Comment parler de ce que l'on ne connaît pas ? Je suis persuadée qu'on ne peut écrire vraiment (c'est-à-dire écrire vrai) que sur ce que l'on a vécu vraiment. Cela ne veut pas dire que tout écrit est autobiographique, mais qu'un écrit n'a de puissance que s'il traduit, de près ou de loin, un sentiment vécu par son auteur (et ce, même s'il s'agit d'une histoire invraisemblable de dragons ou d'extra-terrestres). Dans mon histoire de Loula, je ne voulais pas qu'il y ait des clichés sur l'Afrique (des images toutes faites, trop usées), mais je souhaitais qu'on retrouve dans les mots quelque chose du parfum de l'Afrique - quand bien même s'agirait-il d'une Afrique rêvée et fantasmée.

Alors, j'ai fait défiler dans ma chaîne Hi-fi tous mes CD de musique africaine (j'adore !).
Alors, j'ai retrouvé dans ma bibliothèque une vieille anthologie de poètes africains, et j'ai relu Aimé Césaire, venant pourtant d'une autre partie du monde.
Alors, j'ai regardé des tas d'albums photos sur Internet.
Alors, j'ai repensé aux discussions avec ma cousine Rama et à ses yeux pétillants lorsqu'elle évoque son pays, le Sénégal.

... Et alors, j'ai fini par écrire l'histoire de Loula. Histoire imaginaire d'un pays imaginaire, certes. Mais histoire qu'il me semblait avoir vécu en m'entourant ainsi des images rêvées de l'Afrique.


Aujourd'hui, Sandrine a repris le projet de Loula, réalisant avec brio une nouvelle série d'illustrations. J'aime beaucoup ses premiers dessins. Ils sont remplis d'une lumière qui me réchauffe. Je suis heureuse de retrouver Loula et son coeur "gros comme ça" !
Merci Sandrine !

dimanche 10 janvier 2010

"L'ombre d'Igor"

J'ai toujours eu une grande fascination pour les ombres - ombres des choses du monde, ombre de soi projetées sur le sol, double énigmatique et déformé des corps contre qui nous ne pouvons gagner aucune course. Souvent je repense à ce conte d'Andersen intitulé "L'ombre" et l'envie me prend d'écrire une histoire où un personnage deviendrait "l'ombre de lui-même"...

Mais il existe déjà un magnifique album sur ce thème : L'ombre d'Igor, de Juliette Binet.
Cet album est étrange et fascinant à la fois. Des pages épaisses, où priment le blanc, puis le gris, un dessin très simple, aux crayons de couleurs... et pas de mots. Il s'agit en effet d'un album sans texte. Seul le titre nous donne le nom du personnage. Pour le reste, c'est au lecteur de poser des mots sur les images et de dérouler le fil narratif explicitement présent au fil des pages. Car, comme dans les albums d'Anne Brouillard par exemple, l'absence de mots ne signifie pas l'absence d'histoire. Pages après pages, c'est l'histoire d'Igor, petit garçon timide, qui nous est racontée.
Igor a une ombre. Comme tout le monde, dira-t-on. Mais une ombre si longue, si grande, qu'elle semble plus forte que lui. C'est à son ombre que ses camarades disent bonjour. C'est son ombre qui, au tennis, réussit les coups gagnants. L'ombre d'Igor prend toute la page - prend toute la place. Comment donc s'épanouir face à cette ombre qui paraît si sûre d'elle ? La nuit, Igor rêve. Il rêve que son ombre le quitte. Il rêve de partir à vol d'oiseau loin, très loin, sans cette ombre qui lui vole sa lumière. Le lendemain, à l'arrêt de bus, l'ombre semble avoir gagné la bataille invisible : on ne voit plus qu'elle, grise et immense. Mais l'ombre fait connaissance avec l'ombre d'une petite fille. Et si Igor, lui aussi, réussissait à se faire une amie de cette jeune fille ? Tous deux parviendront à vivre leur amitié indépendamment de leurs ombres...
(c) Autrement Jeunesse

Difficile de mettre des mots sur cet album sans le dénaturer. C'est une belle histoire sur la confiance en soi et l'affirmation de son identité. L'ombre peut symboliser tout à la fois les rêves et les désirs, mais aussi la peur de s'affirmer soi-même. A chacun de mettre en mots cette ombre, amie et ennemie à la fois, qui nous précède ou qui nous suit. Il n'est pas facile de s'affirmer soi-même et d'oser être soi.

J'aime beaucoup la simplicité apparente des dessins de Julia Binet. Elle arrive à jouer merveilleusement avec les blancs et les espaces vides. A chaque page, l'ombre et le vide se répondent et dans leur confrontation c'est un jeu d'équilibre qui se crée et constitue toute la dynamique de l'histoire.
Dès qu'on a fermé la dernière page de l'album on a envie de le ré-ouvrir pour recommencer la lecture. Et miracle, la deuxième lecture est différente de la troisième, puis de la quatrième, puis de la cinquième... C'est un livre qui ne cesse de s'écrire au fur et à mesure de sa découverte par le lecteur. Un livre très riche, grâce à ses silences, ses vides et sa simplicité.

L'ombre d'Igor
Juliette Binet
Autrement Jeunesse
2009

vendredi 8 janvier 2010

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L'année a commencé si vite que je n'ai pas encore eu le temps de prendre le train de 2010 ! Allez, ce matin, je m'assois et respire un bon coup devant ma tasse de thé vert à la rose pour prendre enfin le temps de vous souhaiter une...
BONNE ANNÉE !!!

Je vous souhaite des bonnes heures, de belles idées, de grands projets, de doux baisers, de lointains voyages, de jolis câlins et une vraie tranquillité !

Et, comme le dit Sushi, le dernier né de ma machine à coudre : pas de souci pour 2010 !