dimanche 29 novembre 2009

L'après Montreuil !

Alors, voilà, je suis revenue de Montreuil ! C'était épuisant... mais chouette !
D'abord, j'ai vu plein de Lucioles ! C'était vraiment tout bizarre de rencontrer toutes ces personnes avec qui je corresponds par Internet ou que je lis par blogs interposés . J'avoue que je me suis dit à un moment : "quoi, derrière les pseudos et les avatars, il y a de vraies personnes ?!" Je suis particulièrement contente d'avoir rencontré certaines de mes binômes de projets (Rebz, Kaji) et d'avoir pu prolonger la discussion avec certains collègues (n'est-ce pas Séverine ?). Mais je n'ai pas pu discuter avec tout le monde, hélas !
Ensuite, j'ai vu pleins pleins de livres ! Des petits, des grands, des beaux, des magnifiques, des trop- géniaux-qui-font-râler (du genre "mais pourquoi j'ai pas eu l'idée avant ?"), des "bof bof" (oui, il y en a aussi)... et puis aussi des livres de copains de blogs ! Après des tas d'allers-retours dans les couloirs du salon, j'avais un peu la tête qui tournait, partagée entre le plaisir (comme il est bon de humer les livres, d'appréhender leur forme, d'apprécier les couleurs... un vrai plaisir physique !) et le découragement (face à cette surproduction de livres, pourquoi diable vouloir en faire soi-même d'autres ?). Mais je suis revenue avec pleins d'images dans la tête - qui deviendront peut-être des histoires un jour, qui sait ?
Bon, tout de même, je me suis aperçue que j'avais encore bien des progrès à faire en résistance à la foule et à la chaleur et encore plus en développement de la sociabilité (il y a pleins de gens que je n'ai pas osé aborder !). Mais un jour, peut-être je deviendrai une grande fille et j'oserai (oui oui, on y croit) !

Expo "Jubilo" au sous-sol du salon (illustration de mon idole - Claude Ponti !)

mardi 24 novembre 2009

Montreuil

Oyez, oyez, les gens !
Vendredi soir et samedi une bonne partie de la journée, mes bottes et moi nous traînerons du côté du salon de Montreuil. Je vais essayer de convaincre ma Timidité de ne pas me coller aux bottes et de rester à la maison, et de persuader par la même occasion mon Courage de m'accompagner. Espérons que les deux bougres m'obéiront (pour une fois !).
En tous les cas, si vous y êtes aussi et si, par le plus grand des hasards, vous vous dites que vous aimeriez bien nous rencontrer (mes bottes, ma Timidité et moi), faites-moi signe par un petit mail ou un petit commentaire, histoire qu'on ne se loupe pas !
Et vous savez quoi ? Hier, je me suis dit que l'année prochaine, si tout va bien (je touche du bois... aïe ma tête !), il devrait y avoir au moins deux livres de moi sur les étales de ce salon. Ça fait bizarre. Mais bon, Inshallah, einh, bien sûr !

dimanche 22 novembre 2009

L'attente

Je voulais écrire une histoire sur l'attente. Parce que l'attente occupe une place importante dans ma vie (surtout en ce moment). Parce que tout le monde attend, même si on ne sait pas toujours ce qu'on attend.
Alors j'ai tourné cette idée dans ma tête. Je me suis répétée : l'attente, qu'est-ce que c'est ? Presque d'emblée une image s'est imposée à mon esprit : celle d'une femme qui attend tellement qu'elle prend racine.
Un soir, j'ai confié l'idée à monsieur Moun. Je lui ai dit comme ça : "je voudrais écrire l'histoire d'une femme qui prend racine et se transforme en arbre". Monsieur Moun a rigolé. Il a dit : "ce n'est pas un sujet d'histoire, ça !"
Mais l'image était dans ma tête. Impossible de la chasser. Alors au fil des jours, j'ai laissé mon histoire germer. Sur le chemin du travail, dans le métro, le soir avant de m'endormir, j'ai arrosé mon idée. Et finalement une histoire a poussé. Histoire que j'ai laissé fleurir aujourd'hui sur le papier.

Voici un extrait de mon histoire, à peine descendue de son arbre :


[...]

Le jour, j’attendais la nuit. La nuit, j’attendais le matin. Hier, j’attendais aujourd’hui et aujourd’hui j’attendais demain. En hiver, j’attendais le printemps et au printemps j’attendais l’été. Lorsque j’étais triste, j’attendais d’être joyeuse, et lorsque la joie m’avait trouvée, j’attendais de la retrouver.

Toujours, j’attendais.


Assise devant l’horloge, je regardais le temps qui tournait. Les minutes, les heures, les jours, les semaines. Le temps passait et moi j’attendais.

Le temps creusait le coin de ma joue. Mais moi, j’attendais toujours.

L’hiver commençait à s’égarer dans mes cheveux noirs. Mais moi, j’attendais encore.


J’attendais tellement que forcément, un jour, c’est arrivé : j’ai pris racine. C’est arrivé comme ça, sans que je m’en aperçoive. Un jour, j’ai détourné mes yeux de la grande horloge et j’ai regardé mes pieds. Je ne les ai plus vus : ils avaient commencé à s’enfoncer dans la terre. J’ai passé la main dans mes cheveux. Mais ils étaient devenus forts et allongés comme des branches.

Au début, j’ai été surprise. Je suis devenue un arbre, me répétais-je, ce n’est pas si commun ! Mais en vérité, je n’avais pas le temps d’être étonnée. J’avais bien autre chose à faire : attendre.

Attendre plus que jamais.


Les semaines, les mois, les années. Mon arbre grandissait. J’avais confiance en lui et sa présence me rassurait.

À l’été, vert et généreux, mon arbre m’offrait ses fruits. Mon attente était gourmande. Je croquais dans les pommes de mon arbre et accrochais ses cerises jumelles à mes oreilles.

À l’automne, timide et mélancolique, mon arbre m’enveloppait de mille couleurs dorées. Mon attente s’effeuillait. Je regardais les branches de mon arbre dénuder sa tristesse et j’enroulais mon attente dans ses feuilles rouges et craquantes.

À l’hiver, seul et glacé, mon arbre m’apprenait à vieillir. Mon attente était sereine. Je m’accrochais aux branches nues de mon arbre et je balançais mon attente en regardant la neige tomber.

[...]





vendredi 20 novembre 2009

Du placard au grenier

Le temps passe... L'automne s'est installé, bien décidé à faire place nette pour annoncer l'hiver - les feuilles mortes sur les trottoirs, le froid qui pique le nez, la nuit qui débarque à l'heure du goûter et les soupirs fatigués soufflant chaque semaine "Oh non, aujourd'hui pas de piscine, j'irai la semaine prochaine !" Et puis avec la fin de l'automne arrivent aussi dans mon boulot les heures pressées, les jours surbookés, les réunions enchaînées. Et avec tout ça, le temps envolé.

Résultat : lorsque je rentre le soir, ma tête est vide (ou trop pleine, c'est selon) et j'ai beau fouiller dans les recoins, je n'y trouve plus d'idées ! Juste à la place une grande portion de fatigue et une bonne dose de paresse. Pas facile d'arriver à écrire tout en ayant un boulot à côté... Si vous avez la recette de Super-Héros pour faire les deux en même temps, je suis preneuse !

Alors, à défaut de pouvoir partager mes travaux de création (inexistants), montrons ceux des copines ! Car quand je comate dans mon canapé, ma géniale binôme Kaji ne chôme pas, elle ! L'histoire du doudou perdu de Zoé avance bien.

Jugez-en un peu... Ça se passe dans le placard à balais :
... et puis aussi dans le grenier :


J'aime beaucoup les idées de Kaji pour animer la mise en page et donner vie aux malheurs de la petite Zoé !

Et puis, comme je suis frustrée, derrière mon écran, de ne pas pouvoir l'aider, Kaji a la gentillesse de me mettre à contribution. "Dis, qu'est-ce qu'on pourrait trouver dans le placard à balais ? et dans le grenier ?", me demande-t-elle. Alors, je vais faire un tour dans l'entrée et j'ouvre le placard pour faire la liste de tout notre désordre (la liste est longue, croyez-moi !). Et je vais fouiller dans ma mémoire retrouver le lointain souvenir du grenier de mes grands-parents pour en faire la liste du bric-à-brac poussiéreux.

Kaji, je ne sais pas si je t'aide beaucoup avec mes petites suggestions, mais en tout cas j'adore être ton assistante en idées !

dimanche 15 novembre 2009

La tête dans le sac

"Adèle, elle est timide, franchement timide. Timide à rougir, timide à pâlir, timide à préférer s'enfuir. Il a bien fallu qu'elle trouve une issue. Alors chaque fois qu'elle sort, Adèle met la tête dans son sac : une cachette sûre à emmener avec soi. Plus de miroir, de rouge à lèvres ne de mouchoir."C'est ainsi que commence un album pour lequel j'ai eu un vrai coup de cœur : La tête dans le sac, de Marjorie Pourchet, sorti en 2004 aux Éditions du Rouergue.

Adèle la timide sort dans la rue la tête enfouie dans son sac à mains. Même pour travailler (elle est testeuse de canards en plastique jaunes dans une usine) , elle ne quitte pas sa tête de son sac. C'est que le monde est si effrayant, quand on y pense ! Adèle a trouvé là une façon de s'en protéger, tout comme son amie Eléonore qui "porte ses vêtements devant-derrière par peur de ce qu'on peut dire dans son dos" ou commme Philémon qui "marche sur les mains" afin d'"éviter de se prendre la tête". Du monde, Adèle ne voit rien... mais elle écoute. Et Adèle adore "écouter le bruit des choses qu'elle ne voit pas". Mais un soir, le silence lui fait peur. Adèle pleure au fond de son sac. N'est-ce pas là une façon de "vider son sac" sur son jardin secret ?

Marjorie Pourchet a signé à la fois le texte et les illustations. Le texte est plein de finesse, jouant avec poésie et humour avec les mots et les expressions figées. Les illustrations créent un monde décalé, fourmillant de petits détails qui viennent compléter le texte de façon parfois surprenante. J'aime ainsi beaucoup la deuxième double page avec tous les passants de la rue qui portent chacun leur monde bien à eux : "les autres, c'est tout un monde", nous dit cet album.
C'est un beau livre sur la timidité et le manque de confiance en soi, sur la conquête de soi et la rencontre avec les autres. En prenant au pied de la lettre une expression toute faite, l'auteur a créé une histoire tendre dont je me suis sentie proche immédiatement.
Peut-être est-ce parce que, parfois, je ressemble moi aussi à Adèle ?

La tête dans le sac
Marjorie Pourchet
Editions du Rouergue
2004

vendredi 13 novembre 2009

Il y a...

Il y a...
Il y a les textes que je n'ai pas encore écrits, mais dont les grandes idées sont gribouillées dans mon carnet bleu qui ne quitte pas mon sac. Textes en attente. Textes qui patientent, entre ma flemme qui s'étale et le temps qui file.
Il y a les textes qui sont devenus des "projets". Des projets en espérance. Des projets avec mon nom en haut à gauche, partis loin dans une petite enveloppe brune.
Il y a les textes nés de rencontres avec des illustrateurs. Histoires mises en jolies mages. Histoires construites à deux, au fil des échanges et des allers-retours de mails. Bonheur d'une création qui n'est plus solitaire.
Il y a les textes qui n'existent pas encore et qui n'existeront peut-être jamais. Vague idée, incertain désir, né un soir d'insomnie et tourné et retourné dans ma tête pendant des jours, des mois - des années parfois.
Il y a les textes que j'ai écrits un jour et que j'ai vite oubliés. Textes méprisés à peine après être nés. Entassés dans le Grand Tiroir de l'Oubli.
Il y a le Grand Texte que j'écrirai un jour. J'espère. Un texte dont je serai fière. (Oui, l'espoir fait vivre).
Il y a les textes auxquels je crois. Et les textes auxquels d'autres que moi croient pour moi. Ce ne sont pas toujours les mêmes.
Il y a les textes que je dois écrire. Nécessité absolue, commandement intransigeant. Parce qu'il y a des choses qui doivent être dites et pas seulement vécues. Bien sûr.
...Et puis aussi il y a les textes que, bientôt, je pourrai tenir dans mes mains et que je verrai sur les étales d'une librairie. Ce sera en 2010 et, si tout se passe bien (je touche du bois), il devrait y en avoir au moins quatre (et je n'y crois pas encore).

Il y a un peu plus d'un an je commençais ce blog. Je n'avais pas vraiment de but. Sinon celui de partager et de ne plus être tout à fait seule derrière mon écran et devant ma feuille de papier.
Un an a passé et la liste de mes textes s'est pas mal allongée, tout comme celle des rencontres faites autour de ces textes.
Alors je tenais à remercier ce blog et tous ceux qui le lisent. Grâce à lui, grâce à vous, je donne chaque mois un peu plus de vie à mes textes, un peu plus d'images à mes projets, un peu plus d'espoir à mes idées. C'est déjà énorme.
Merci !


jeudi 12 novembre 2009

Petits poissons

Au fait, savez-vous qui va illustrer Le petit poisson de Brune pour le projet 7 Tandem Jeunesse ? Une experte en poissons, bien sûr ! Il s'agit de la jeune Solenn, bourrée de talents, à l'univers décalé et plein de sensibilité.
Cette image, trouvée sur son blog, date de quelques mois... Pourtant, c'est étrange comme ce personnage pourrait ressembler au personnage de Brune, non ?J'ai hâte de voir ce que Solenn va faire de mon texte !

Un grand merci à Solenn et à tous les illustrateurs qui se sont proposés pour mon texte ! J'ai été très touchée de voir des personnes apprécier ce texte si particulier... et cela n'a pas été facile de choisir !


mercredi 4 novembre 2009

La sorcière du placard aux balais

Il y maintenant plusieurs mois, Kaji et moi, nous nous sommes lancées dans une histoire de doudou perdu. La petite Zoé a perdu son Doudouche et se met à fouiller de fond en comble la maison. Elle ouvre la porte interdite du placard aux balais et là... elle tombe nez à nez avec la Sorcière, pardi !
Kaji vient de lui donner un visage - visage quelque peu terrifiant, comme il se doit bien sûr ! Vous tremblez, j'espère ! Moi, oui (et j'aime ça) !

En inventant le personnage de la "Sorcière du placard aux balais", j'avais dans un petit coin de ma tête le souvenir du génial conte de la rue Broca du génialissime Pierre Gripari. Les Contes de la rue Broca et ceux de la Folie Méricourt ont bercé mon enfance, avec toutes les histoires de Saïd, Bachir et monsieur Pierre. Encore aujourd'hui, lorsque je passe dans la rue Mouffetard, je regarde à droite et à gauche, presque étonnée de ne pas voir surgir d'un carrefour la fameuse sorcière de la rue Mouffetard !
Le conte "La Sorcière du placard aux balais" est l'histoire d'une vilaine sorcière qui sort d'un placard quand on chantonne ces mots :
Sorcière, Sorcière
Prends gare à ton derrière !
Heureusement, le narrateur finit par être plus malin que la sorcière et par la prendre à son propre piège !

L'histoire de Doudouche, illustrée par Kaji, n'a aucun rapport avec le conte de Gripari. Mais j'aime bien, comme ça, juste pour mon plaisir perso, les petits clins d'oeil en forme d'hommage !


PS : pour les nostalgiques, voici le dessin animé adapté à partir des images de Claude Lapointe... Mais je n'ai trouvé que la version espagnole, ce qui ajoute un peu d'exotisme à cette histoire parisienne !