dimanche 27 février 2011

J'en ai fini de l'attendre !

Je t’attends

Premier jour de l’été, premier jour avec toi.
Tu n’es pour moi que quelques chiffres sur un papier tendu par l’homme en blouse blanche.
Mais je t’imagine, petite graine de coquelicot apportée par la cigogne, petite pousse de rêve éclose dans une rose.
Et déjà,
je t’attends.
Août s’est installé, et avec lui la chaleur du soleil et le parfum des vacances.
Je gravis les montagnes, monte en haut des sommets.
Mais au bord du dangereux précipice, je pense soudain à toi, petit espoir de vie.
Je vais devenir maman, je dois prendre soin de toi.
Alors je m’assois et laisse les autres gravir les sommets sans moi.
Je ne suis plus tout à fait la même
maintenant que
je t’attends.
L’automne glisse entre les feuilles rouges des arbres.
Tu as grandi. Tu arrondis mon ventre.
Plus personne ne peut douter de ton existence désormais.
On me demande si tu es une fille, un garçon. On me demande comment tu t’appelles.
Je réponds que peu importe.
Puisque l’important
c’est que
je t’attends.
Octobre, déjà, est arrivé. Je n’arrête pas de compter les jours sur le calendrier.
Hier, pour la première fois, je t’ai senti bouger sous ma main.
Tu es un petit poisson et mon ventre est un aquarium. Tu tournes en rond et fais des bulles.
Je vais à piscine et je me laisse flotter à la surface de l’eau. La main sur mon ventre, je murmure : nous sommes deux poissons dans l’eau
depuis que
je t’attends.
Le froid de l’hiver m’emmitoufle dans mon manteau devenu trop petit.
Ton papa prend soin de moi pour que je puisse mieux prendre soin de toi.
Il toque contre la paroi de ta petite maison ronde et demande : toc toc toc, il y a quelqu’un ?
Tu lui réponds d’un coup de fesse. Aïe !
Tu sais me rappeler que tu es là et que
nous sommes deux
à t’attendre
C’est la nouvelle année, l’année de ta naissance.
Je plie tes pyjamas et tes bodies. Je range tes chaussons et tes bonnets. Je trie tes bavoirs et tes biberons.
Ton papa passe une dernière couche de peinture sur les murs de ta chambre.
Ta mamie te tricote ton premier manteau et ton papi monte ton berceau.
Voilà, nous sommes tous prêts. Je sais que ce sont
les derniers jours
à t’attendre.
Doucement, le printemps envahit le ciel.
Je lève les yeux vers les nuages et je guette l’oiseau qui annoncera ta venue.
Et puis, une nuit, tu me réveilles. Tu as envie de sortir de ma maison où tu es trop à l’étroit. Tu me demandes : comment c’est dehors ? est-ce que c’est grand ? est-ce que c’est beau ?
Puis tu te faufiles. Cela fait un peu mal, le monde qui change en toi et en moi.
Mais soudain, je t’entends crier.
J’en ai fini d’attendre.
Tu es là.
Et c’est la vie qui t’attend.

Justine

née le 18 février 2011 à 17h21
3 kg 630 et 49,5 cm

mercredi 16 février 2011

La fête à la grenouille !

Voilà, les projets du Tandem 8 autour du thème "Personnages imaginaires" sont en ligne ! Allez vite les découvrir !
Je suis loin d'avoir tout lu, mais on dirait qu'il y a des projets super chouettes !
Et puis le nôtre, c'est le tout premier : ça s'appelle "Au fond de la flaque". C'est une petite histoire sans prétention à lire les jours de pluie... avec ou sans parapluie !
Ah ben ça tombe bien, aujourd'hui justement, il pleut !
Un grand merci à ma binôme Leïla qui a fait des illustrations magnifiques, dans une tonalité bleutée que j'aime beaucoup ! Et merci à elle d'avoir su se montrer patiente pendant ma période je-fais-la-morte et je-préfère-dormir-au-fond-du-canapé !
Bonne lecture !

mardi 15 février 2011

La vie juste à côté

Voilà longtemps que je voulais vous parler d'un de mes coups de coeur de ces derniers mois : La vie juste à côté, un album publié chez Sarbacane avec Anne Mulpas au texte et Marjorie Pourchet à l'illustration.
La vie juste à côté, A. Mulpas, M. Pourchet, (c) Sarbacane, 2010.

La narratrice de l'histoire vit comme les adultes le lui ont dit : du soir au matin, elle regarde "droit devant" :
"Droit devant, le chemin de l'école.
Les voitures, les klaxons et le ventre noué.
Droit devant les copines, les rires, les cartables bousculés.
Droit devant le tableau vert à mauvaise mine.
Les craies, les leçons et la voix du maître en sourdine."
La vie, c'est sérieux. On n'a pas le temps de s'amuser, de regarder ailleurs, de rêvasser. Il faut avancer sans détour.
Et puis un jour, elle ne sait pas trop pourquoi, la petite fille a l'idée de tourner les yeux. Les tourner "juste à côté". Sa vie n'a pas changé, mais soudain tout lui apparaît différent. Sur les chemins de traverse, le monde paraît plus grand, plus coloré. Cela donne envie de s'envoler et de faire des choses folles qu'on n'imaginait même pas !
La vie juste à côté, A. Mulpas, M. Pourchet, (c) Sarbacane, 2010.

"Juste à côté du chemin de l'école,
j'ai vu d'autres sentiers.
Il y avait là un monde que je ne connaissais pas.
J'ai oublié l'heure, les klaxons et mon ventre qui grognait.
J'ai posé mon cartable et puis j'ai regardé.
Juste à côté."

Les illustrations, qui étaient dans les premières pages, dans des tons gris et ocres, remplies de traits rectilignes, s'illuminent soudain et gagnent en courbes et en couleurs, tout en poésie et en fantaisie. La petite fille paraît entrer dans un monde enchanté où la nature a pris la place de la ville et la liberté devient plus forte que les contraintes. Chaque nouvelle double page est un enchantement. On a envie d'entrer avec la petite fille dans ce monde-là - ce monde qui dort, "juste à côté", où les arbres jouent "à chat perché" et le vent sent "la cannelle".
J'avais été charmée par les dessins de Marjorie Pourchet dans La tête dans le sac. Je le suis de nouveau par cet album, devenu album de chevet. C'est une magnifique invitation à regarder la vie juste à côté, à entre-ouvrir la porte des rêves et ainsi à gagner liberté et confiance en soi. Combien d'entre nous avons oublié de quitter les rails du quotidien ?
La vie juste à côté, A. Mulpas, M. Pourchet, (c) Sarbacane, 2010.

Le déplaceur de livres

Monsieur Moun est un coquin. Il se rend dans les librairies et, sans rien dire à personne, il déplace les livres qui dorment dans les rayons pour les installer mieux en vue sur les présentoirs. Il faut dire que lorsque le libraire a réalisé une sélection "spécial Asie", il y a quelques indispensables à prévoir, non ?!!

Gibert Joseph, février 2011.

mardi 8 février 2011

Revue de presse 2

Histoire de faire enfler mes chevilles (comme si elles ne l'étaient pas déjà assez !), je vous propose une nouvelle petite revue de presse ! Je ne sais pas si mes livres se vendent, mais en tout cas on en parle un petit peu sur Internet !

L'oiseau rouge
Emilie, la dynamique attachée de presse des éditions Nobi-Nobi, a fait un super boulot !
Ainsi, vous pourrez lire une interview de ma pomme sur le site Total Manga. Vous y apprendrez notamment la genèse de l'album. D'ailleurs, si cela vous intéresse, je vous invite à consulter cette page du blog de l'illustratrice, Nancy, où elle montre, tout en images, par quelles étapes est passée l'histoire de l'oiseau rouge avant d'arriver à sa forme actuelle.
Si vous n'en avez pas marre de m'entendre parler, vous pouvez lire une autre interview sur le site Kochipan : c'est ici. Tant que vous y êtes, profitez-en pour lire également l'interview de Nancy et puis celle des deux sympathiques éditeurs, bien sûr !
C'est sympa aussi d'entendre les autres parler de vos bouquins... Alors vous pourrez lire de jolies critiques :
- sur le site de Manga News
- sur le site ActuaLitté...

- sur le site d'Otakia
- sur le site "Choisir un livre"
- sur le site Manga Sanctury.
Et puis aussi des avis de lectrices : sur le blog "Les petites madeleines" ou encore le blog "Ca sent le brûlé".
Et même voir de jolies bouilles d'enfants en train de lire l'album (merci Morgan !).


Les étoiles amoureuses
Morgan parle en toute beauté de cet album sur son site Papier de soie. Comme elle le dit, voilà un petit livre parfait à offrir à son amoureux (ou amoureuse) la saint Valentin (c'est dans six jours, dépêchez-vous !) !
Le site "Choisir un livre" parle également de cet album :... tout comme Sandrine, libraire de la Fnac.


Amour, patates et rock'n roll
La revue "Vivre ensemble", spécialisée dans l'autisme, a fait un petit article dans son dernier numéro :


(avec une belle faute d'orthographe au nom de monsieur Moun, hum hum !).
Et puis des lectrices ont chroniqué ce roman : une critique vraiment fouillée sur le site Alter1fo et un petit avis sur le blog Cap ! ô Capes Doc.

Peut-être ai-je oublié d'autres critiques... En tout cas, ce que je peux vous dire, c'est que ça fait tout drôle d'entendre des gens qu'on ne connaît pas du tout parler de ce qu'on a écrit. Vous croyez qu'on s'y fait un jour ?
Bon, allez maintenant, je vais tremper mes chevilles dans l'eau froide...

lundi 7 février 2011

C'est la foire !

Hep, les gens !
Chez Anne, on peut faire la foire ! Mais c'est tout à fait sérieux, einh ! Sur une idée d'Alice, c'est une super façon de mettre en contact des auteurs et des illustrateurs pour concocter de beaux projets ! Les illustatreurs pourront trouver des extraits de textes et les auteurs des illustrations. Les uns et les autres peuvent se choisir... puis faire des étincelles !
J'ai proposé pour cette foire un "vieux" texte : Le sac à main de Bernadette Flanflan. Vous vous souvenez ?
Si vous êtes illustrateur, n'hésitez pas à me contacter pour lire le texte en entier !

Couverture à voyage

Il n'y a pas que la Sardine qui est gâtée... il y a moi aussi ! Oui, je me gâte moi-même !
Pour inaugurer le premier jour de mon congé maternité, je me suis confectionnée à Noël une belle couverture à fonction unique : la sieste !
La face intérieure est un grand tissu en laine acheté au marché Saint-Pierre.
La face extérieure a été confectionnée presque exclusivement avec du tissu ramené du Japon. Je me souviens bien du jour où j'ai acheté ces coupons de tissus bleus et rouges. C'était dans une petite boutique d'une galerie marchande à Beppu. Beppu est une ville thermale du sud du Japon (l'île de Kyushu) connue pour ses sources chaudes appelées "enfers". Les touristes y sont nombreux, mais ils ne s'aventurent généralement pas dans les magasins de tissus. Lorsque nous sommes entrés dans la petite boutique, c'est un très vieux monsieur qui nous a accueillis (un monsieur qui, en France, aurait été à la retraite depuis longtemps). Il paraissait fier de voir des Occidentaux s'intéresser à ses étoffes et, malgré la barrière de la langue, nous a servis avec beaucoup de sollicitude, aidé par sa fille. Lorsqu'il coupait le tissu pour moi, il avait les mains qui tremblaient. En partant, j'ai compris qu'il était content de voir que les tortues et les petits lapins de ses tissus allaient voyager jusqu'à Paris. Il répétait "Paris, Paris !", les yeux brillants, comme si la seule mention du nom de cette ville le faisait rêver.
Maintenant, à chaque fois que je me love dans cette couverture, je pense au vieux monsieur japonais... et j'ai un peu l'impression de voyager...

... quand je ne me fais pas piquer ma couverture fétiche, bien sûr !

jeudi 3 février 2011

Recyclage

En ce moment, je suis dans une phase "recyclage" (bon, en vérité vraie, je suis aussi dans une phase faites-chauffer-la-carte-bleue car, vous comprenez, faut bien habiller ce petit bébé qui va naître... mais chut, monsieur Moun n'est pas trop au courant !).
Donc, je suis aussi dans une phase "recyclage". Pour parfaire la déco total look de la chambre du bébé, j'ai ainsi rentabilisé un maximum les trois coupons de tissus achetés au marché Saint-Pierre dernièrement.
Ainsi, de mon vieux B/Z d'appart' d'étudiante, j'ai fait ça :
Un canapé tout confort pour nourrir en nocturne la Sardine ! (Oui, je sais, le fer à repasser est en option.)
Avec une couverture en patchwork, doublée d'une polaire toute douce...
Avec un doussin conscriptor muni de grands bras à gros câlins...
Avec un doussin pour convier le sommeil...

Et avec Doudours qui, ma foi, a plutôt une bonne bouille...
Et sur mon ordinateur, je fais pareil : je recycle ! Avec un même thème et des mêmes personnages, j'ai le projet un peu fou d'écrire quatre histoires - quatre histoires différentes mais identiques : la même histoire racontée par quatre voix différentes. Tout est une histoire de point de vue et c'est drôlement enrichissant d'imaginer le même événement vécu à chaque fois sous un angle différent.
Comme quoi, avec un même matériau, c'est fou les possibilités offertes !