mercredi 28 avril 2010

Bernadette Flanflan

Je connais une petite fille aux boucles blondes qui a toujours quelques paillettes brillantes égarées sur le coin de ses joues. Le métier qu’elle veut faire plus tard, c’est princesse, fée ou bien danseuse étoile . Elle n’a pas encore décidé, mais de toute façon elle se dit qu’elle a encore un peu de temps puisqu’elle n’a que trois ans et trois quarts. Lorsqu’elle sort de sa maison, elle n’oublie jamais son sac à main. Un sac à main tout rose avec des petits cœurs, bien entendu.
De voir sa fille toujours avec son sac à main à l’épaule, ça fait beaucoup rire sa maman. Alors sa maman l’a surnommée « Bernadette Flanflan ». « Bernadette » en clin d’œil à une certaine femme de ex-président (vous voyez de qui je parle ?) et « Flanflan »… bah, parce que c’est rigolo.
Alors voilà, j’avais envie d’écrire une petite histoire avec pour héroïne Bernadette Flanflan. D’abord parce que j’adore ce nom, et ensuite parce qu’une petite histoire ça pourrait être un cadeau sympa pour une petite fille de bientôt quatre ans. Non ?

Le sac à main de Bernadette Flanflan

Bernadette Flanflan ne sort jamais sans son sac à main.
Quand Bernadette Flanflan est en balade, le sac à main est de la promenade.
Et quand le sac joue les nomades, il y a toujours à ses côtés Bernadette Flanflan qui gambade.
C’est que, chaque jour de l’année, Bernadette Flanflan range dans son sac à main tous ses trésors pour ne jamais les oublier.

À l’automne, Bernadette Flanflan a placé dans son sac à main
un morceau de craie et une pièce de monnaie,
deux feuilles d’érable et trois petits grains de sable,
le flic-flac de la pluie et le tic-tac du temps qui fuit,
les doigts fourchus de la sorcière et les « ouuhhhhh » du fantôme du cimetière.

Bernadette Flanflan a également glissé dans la toute petite poche de son sac à main
le sourire merveilleux de Balthazar,
ainsi qu’un sentiment tout bizarre,
et puis aussi…
mais chut ! c’est un secret !

[...]


Y a-t-il des gens par ici qui aiment dessiner des petites filles à paillettes et à sac à main ?

mardi 20 avril 2010

Kit giboulée

Parce qu'au printemps, le soleil n'est jamais bien éloigné de la pluie, il me fallait un nouveau sac "spécial giboulées impromptues". Le voici, réalisé entièrement en toile cirée avec, en prime, le petit chapeau assorti :

La grande question, c'est : oserai-je porter le chapeau demain au boulot ?! Hum, hum...

Et pour le total look, j'ai réalisé aussi quelques accessoires : une pochette à portable (oui, j'ai un Hello Kitty accroché à mon téléphone) et aussi une pochette à bidules.
Maintenant, il peut pleuvoir : je suis parée !

Toile cirée (ou plutôt coton enduit) Petit Pan et tissu doublure Ikéa.
Patrons bidouille-maison (c'est à dire du grand n'importe quoi).

lundi 19 avril 2010

La Maison des talents

Vous souvenez-vous du chat sanguinaire du Jardin des secrets ? Le voici revenu pour de nouvelles aventures, avec toujours aux pinceaux ma complice Estelle ! Le terrain de jeu de notre ami gourmand est cette fois-ci encerclé de quatre murs : ceux de la Maison des talents. Aux côtés de notre matou, on croise une souris petit rat de l’opéra, un canari diva, un poisson plongeur et une mouche peinturlureuse :


… et puis surtout, on trouve dans la Maison des talents du suspens à gogo, de l’humour (de toutes les couleurs), du sang frais (hé hé !)… Et on espère qu’il y aura un jour autour de notre Maison des petits lecteurs qui viendront voter pour les candidats de notre Animal Academy !

vendredi 16 avril 2010

L'arbre rouge

L'autre jour, alors que je rendais ma pile (énorme) de livres empruntés à la bibliothèque, je lâche à la bibliothécaire une petite phrase sur l'album Là où vont nos pères (dont j'ai parlé ici) : "c'est absolument génial !". La jeune femme me répond : "savez-vous que l'auteur, Shaun Tan, a écrit un autre album, plus destiné aux enfants, traitant de la dépression et des idées noires ? Le livre est classé à la lettre T, dans la salle des albums".
Ni une ni deux, j'ai couru à la salle des albums, au rayon des T et j'ai trouvé L'arbre rouge. J'ai attendu d'être à la maison pour ouvrir le livre et le savourer.
"Savourer" est bien le mot, car cet album est magnifique ! Pourtant, le thème peut paraître noir. Voici le texte des trois premières pages de ce récit écrit à la seconde personne du singulier :
"La journée commence parfois sans rien d'intéressant à l'horizon
et les choses vont de mal en pis
l'obscurité s'abat sur toi..."
Il s'agit en effet d'un texte sur ce petit rien qui attrape au réveil et semble ne vouloir vous quitter de la journée, vous serrant à la gorge et vous laissant implacablement seul et démuni. Il y a des jours où le monde paraît absurde, oppressant comme une "machine sourde", et tout paraît aller de travers. Pourtant, les journées qui commencent mal ne se terminent pas forcément comme on s'y attendrait : une petite graine vient illuminer le jour et sait rendre le sourire.
Shaun Tan met des mots et surtout des images sur ce sentiment de vague à l'âme qui, pourtant, semble si souvent être à la frontière du langage. Les doubles pages de l'album sont étonnantes, aussi merveilleuses que des tableaux, tant elles fourmillent de détails et tant les couleurs sont parfaitement maîtrisées. Les illustrations dessinent un monde étrange et étranger, qui a parfois des allures de science-fiction, avec des animaux merveilleux (le poisson géant qui rappelle l'univers de Là où vont nos pères) et des espaces clos et hermétiques, où le chaos semble l'emporter sur la raison. Les teintes utilisées sont chaudes, dessinant des ambiances assez noires.
Pourtant une couleur d'un rouge chatoyant gagne peu à peu l'espace de la page, redonnant espoir au personnage de l'histoire, figuré par une petite fille aux cheveux roux.
Bref, un album sur la dépression qui rend joyeux... n'est-ce pas prodigieux ?
Tous les livres de Shaun Tan ne semblent pas avoir été traduits en France. J'ai pourtant bien envie de les découvrir tous ! Pourquoi des éditeurs comme La compagnie créative ne pubilent-ils pas cet auteur australien en France ? Ah, si j'étais éditeur responsable des co-éditions...

L'arbre rouge
Shaun Tan
Editions La compagnie créative
2003

  • Le site de Shaun Tan
  • Une jolie critique sur le site de Morgan (avec plein de photos des pages, dont une empruntée ci-dessus)

mardi 13 avril 2010

Faire part

Madame Moun a le plaisir et l'honneur de vous faire part des fiançailles de Doudou Chat, exerçant la profession de "Doudou pour mari", avec Doudoue Kate, née de la dernière pluie (c'est-à-dire hier) et vêtue de soieries japonaises.

Le mariage sera célébré en la mairie de MounVille.
Il n'y aura pas de cérémonie des alliances, car les Doudous Chats n'ont pas de doigts (c'est une bonne raison).

Nous espérons que Doudou Chat saura se comporter en gentleman pour l'occasion (il n'a pas fréquenté de femme depuis fort longtemps et il a parfois tendance à être taquin...).

Lire et écrire selon Susie

"Ecrivailler, écrivasser, écrire
Rêver, rêvasser, rire
Griffonner, gribouiller, vomir
Rayer, raturer, construire
Contrefaire, falsifier, salir
Réécrire, copier, finir
Effacer, déchirer, mourir."

Lire et écrire, Susie Morgenstern,
illustrations de Christophe Besse
Lo Païs d'Enfance, 1999.


lundi 12 avril 2010

Prout prout !

Voici un album jubilatoire, d’une grande audace sous un emballage pourtant 100 % traditionnel. Le titre de l’ouvrage en lui-même attire l’attention : Princesse Prout. Oui, dans cet album de l’auteur coréen Shin Sejung il s’agit bien d’une histoire sur les pets sonores (et, on le devine, malodorants) et autres flatulences !
C’est en effet l’histoire d’une jolie princesse, prête pour le mariage. Seulement voilà, elle souffre d’un handicap fort incommodant : elle ne peut pas s’empêcher de péter ! Et ce ne sont pas de petits « prouts » de rien du tout, discrets et passant inaperçus. Non, quand la belle pète, elle fait tout valser autour d’elle, déclenchant des dégâts matériels, tant les gaz qui s’échappent de son corps sont puissants !
Alors, comment trouver un mari ? Et surtout comment réussir à le garder ?
Je vous laisse découvrir le livre pour le savoir !
Je me suis beaucoup amusée à lire l’album à haute voix, en jouant sur la prononciation du mot « Prout » qui revient à presque toutes les pages. Le thème pourrait paraître à la limite de la bienséance, voire complètement scatologique. Mais l’album ne l’est pas le moins du monde ! Les illustrations, fines et délicates, dans la tradition coréenne, sont de toute beauté. C’est une peinture de la Corée d’autrefois qui nous est montrée à travers les images (la jeune princesse porte le hanbok, habit traditionnel coréen). Les pages où la jeune fille se lâche explosent de couleurs… et font exploser de rire !

A offrir de toute urgence à ceux qui ont des problèmes intestinaux… et bien sûr à tous les autres aussi !
Et si le thème vous intéresse tout particulièrement, pensez à lire ou relire Prout de mammouth (et tous les albums de la collection), par Noé Carlain et Anna-Laura Cantone, paru chez Sarbacane !


Princesse Prout
Shin Sejung
Traduit par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel
Editions Chan-ok
2010

vendredi 9 avril 2010

Jolies perruches

L’autre jour, toute une nuée d’oiseaux colorés s’est faufilée par la fenêtre du salon et est venue se poser sur le rebord de ma cheminée. J’aime à penser que ces merveilleux oiseaux viennent de pays lointains pour égayer mon printemps. Mais en vrai, ils sont sortis tout droit de ma machine à coudre (super patron sur ce site)… mais chut, mon secret révélé, c’est moins magique !(Oui, je sais, je n'ai pas tout à fait fini de coudre les queues des perruches... oh la flemmarde !)

Je me suis aperçue que dans trois de mes histoires écrites ces derniers mois, il y avait un oiseau en personnage central. Bizarre, bizarre cette obsession… Vous ne trouvez pas ?

Un nouveau TBNI

Juste parce que ça fait longtemps que je n’ai pas posté de texte perso ici, voici aujourd’hui un petit extrait d’un texte écrit dans le train qui, la semaine dernière, m’a menée à la montagne. C’est chouette d’écrire dans les trains ! Quand j’écris, parfois je cherche le mot exactement exact (j’aime la précision !) : je me concentre alors, fixant mon regard dans le vide – ou plutôt sur ce qui m’entoure immédiatement, du genre un coin de mon clavier ou un bout du tapis. Là, dans un train, mon regard se fixe sur le paysage qui défile, de l’autre côté de la fenêtre du wagon. Je ne sais pas si la contemplation d’un paysage de montagne en mouvement fait venir les idées plus vite. Mais en tout cas, c’est bien agréable d’y perdre son imagination !

Voici donc le début d’un texte du type « TBNI ». J’appelle « TBNI » mes « textes bizarres non identifiés ». Ce sont des textes (comme celui-ci) qui ne rentrent pas vraiment dans les cases et qui, sans aucun doute, n’auront jamais d’avenir commercial. Mais ce sont les textes que j’adore écrire. J’espère qu’un jour il y aura des gens pour adorer les lire…


Disparaître

Un jour, j'ai voulu disparaître.
Ne plus exister.
Plus encore : n'être jamais née.
Bon débarras.

J'ai fermé les yeux. Je n'ai plus rien vu de tout ce qui m'entourait. Noir total, black out, au-revoir le gens.
Mais j'entendais encore mon souffle qui rythmait le coin de mon cœur.
Alors j'ai ouvert à nouveau les yeux.
J'étais toujours là. Et je ressemblais toujours à moi-même. Beaucoup trop.

J'ai pris une gomme blanche et j'ai commencé à la frotter contre mes jambes, mon ventre, mes cheveux. Le frottement de la gomme contre ma peau, ça chatouillait. Je me suis dit « c'est rigolo ».
Mais lorsque j'ai voulu effacer ma main qui tenait la gomme, j'ai vu qu'au bout il y avait toujours mon bras. À l’autre bout de mon bras, il y avait toujours mon épaule et, au-dessus, ma tête qui menait l'équilibre.
Mon corps était toujours là. Englué dans mes pensées.

Je voulais toujours disparaître.
Ne plus être moi ou n'avoir jamais existé. Au choix.
[...]

Pour la suite, ce sera probablement dans quelques semaines avec une mise en images de ma copine de Jardin (merci Estelle) !

mercredi 7 avril 2010

Cheveux aux vents

L’ébouriffée : voilà un album étonnant, écrit par Hélène Vignal et illustré par Clémence Pollet. Ce livre a obtenu le prix du premier album du salon du livre de Montreuil il y a quelques mois. Le texte, minimaliste, a des allures d’inventaire à la Prévert. Au fil des pages, on découvre, sous forme d’énumérations insolites et inattendues, un litchi, une goutte d’océan, un ongle cassé… et bien d’autres choses encore. Chacun de ces objets hétéroclites se retrouvent dans les illustrations, composées elles aussi dans un désordre surréaliste. L’illustratrice mêle sur la double page différentes techniques graphiques : crayon papier, à plats sombres rouges ou bleus, collages de différentes textures. C’est un univers complexe, empli de rêve et de fantaisie, qui se construit au fil des pages à travers les mots et les images. Mais de quoi s’agit-il ? C’est la question que le lecteur se pose tout au long de l’album. Le seul lien entre les pages semble être les rails d’un chemin de fer qui virevolte en continu le long des pages.

(c) Éditions du Rouergue.

Mais où ce train mystérieux va-t-il nous mener ? Pour avoir la réponse, il faut tourner la dernière double page qui éclaire l’ensemble du livre et lui donne toute sa profondeur (imposant forcément une deuxième lecture). Car au bout des rails, il y a un petit garçon qui joue au train électrique. Un petit garçon rêveur, émerveillé et envoûté par la chevelure emmêlée d’une petite fille. Un petit garçon imaginant tous les trésors – fascinants et terrifiants à la fois – qui pourraient se cacher dans ces cheveux où les pensées et les idées s’enchevêtrent dans leur mystère infranchissable.
Cet album nous mène à la frontière du rêve, en équilibre au-dessus des idées et des images qui s’associent au fil de l’activité de l’inconscient. Malgré l’écriture poétique, je ne sais pas si c’est un album qui plaît aux enfants (les images ont quelque chose d’un peu dur). Mais en tout cas à moi il me plaît beaucoup ! Sans doute parce que ma chevelure ressemble à celle de la petite fille de la dernière page. Désormais, lorsque je pesterai en tirant sur ma brosse à cheveux (ah les nœuds dans les cheveux longs et frisés !), je saurai imaginer ce qui se cache dans mes cheveux emmêlés !


L’ébouriffée
Hélène Vignal
Illustré par Clémence Pollet
Éditions du Rouergue
2009

dimanche 4 avril 2010

Blanc

Y'a pas à dire : quand même, les vacances, c'est drôlement bien !
J'ai fait le plein d'air pur, de soleil et de blancheur :Plus rien ne devrait me faire peur maintenant : pas même la page blanche !