jeudi 20 août 2020

Nao et ses origAmis

Autre actualité un peu plus récente : la parution juste avant le confinement de l'album Nao et ses origAmis, aux éditions Akinomé, jolie maison d'édition spécialisée dans le Japon et les voyages. Les merveilleuses illustrations, pleines de douceur et de poésie, sont de Baptistine Mésange dont j'admire les dessins depuis des années et avec qui je suis fière de partager ce projet. 

Ce texte est lui aussi né il y a des années et est resté longtemps dans un tiroir (comme quoi, il ne faut jamais désespérer !). Le personnage ne s'appelait pas Nao, mais Gaspard. Son aventure éditoriale a été également un peu mouvementée. Mais il a fini par prendre vie sous les doigts de Baptistine !

Ceux qui me connaissent savent que j'adore les origamis et les jolis papiers en général. Ce livre est une rêverie sur ces pliages japonais qui ont le pouvoir de faire naître des mondes à partir de seulement quelques pliages bien menés. C'est aussi une rêverie pour tous ceux qui aiment regarder le soir les fenêtres allumées du voisinage et inventer des histoires autour des ombres et des formes qu'ils distinguent à peine !


C'est un album pour les enfants et non pas un manuel d'origamis. Mais il nous tenait à coeur que tous les lecteurs puissent reproduire à leur tour les personnages de l'histoire. En fin de livre il y a donc de jolies feuilles d'origami créées par Baptistine et que l'on peut détacher pour plier tour à tour une grenouille, un chat, une grue... A cet effet, il y a donc les explications des pliages avec un QR-code vers les tutoriels vidéos (ce sont mes blanches mains... soyez indulgents !)

Je ne vous raconte pas le nombre de papillons et de grues que j'ai dû plier pour m'exercer à tout bien plier comme il faut ! J'en ai fait des guirlandes immenses qui bordent le lit de ma fille désormais... oui, rien ne se perd, tout se transforme !

Voici la bande annonce pour vous faire une idée du livre et de jolies critiques de lectrices : Liyah et Sous le feuillage.



mercredi 19 août 2020

Un jardin contre l'oubli

 Autre histoire parue l'an dernier et venue indirectement du Moyen-Orient : Un jardin contre l'oubli, publiée en histoire interactive chez La Souris qui raconte. Les illustrations sont de Francesca Carabelli

Ce texte, dans sa version première, a été écrit il y a des années, dans le cadre d'un concours. Le thème était "le jardin" et j'avais écrit une sorte de nouvelle, mi-fantastique, mi-réaliste. Mais pour des raisons purement techniques (une connexion à internet qui ne marchait pas), la nouvelle était finalement restée dans un tiroir et n'avait pas pu participer au concours. Bref, des années plus tard, j'ai ressorti le texte, je l'ai retravaillé et envoyé à mon éditrice Françoise Prêtre... qui a dit "banco !"

Cela s'appelait "La ligne verte". Je voulais parler de la ligne de démarcation qui séparait Beyrouth ouest et Beyrouth est dans les années 1980, durant la guerre civile qui a déchiré ce pays. J'avais lu que dans ce no man's land, cette sorte de Mur de Berlin qui séparait les communautés, les plantes avaient pris possession et inventé une autre sorte de monde où seule la nature avait droit de pouvoir. J'ai laissé vagabonder mon esprit autour de cette idée et j'ai inventé deux personnages de vieilles dames : Oum Gabi et Oum Youssef. Ces personnages sont complètement imaginés et imaginaires. Ce qui leur arrive est complètement improbable. C'est un peu une image magnifiée de la guerre et de la paix, une sorte de parabole fantasmée. Pourtant, à chaque fois que je me suis baladée dans les rues de Beyrouth j'ai eu l'impression de croiser ces deux vieilles dames avec leurs foulards et le poids de leurs traditions et de leurs espoirs. A vrai dire, à chaque fois que je vais là-bas je les cherche, car j'aimerais bien qu'elles existent pour de vrai.

C'est à écouter et à regarder sur le site de La Souris qui raconte, avec en prime le bruit des klaxons et l'agitation de la ville. Et, malheureusement, c'est terriblement d'actualité...


mardi 18 août 2020

Ma nouvelle amie Zahra

 Je parlais de mettre à jour ce site... c'était il y a plus d'un mois : il serait donc temps !

Voici un petit roman de premières lectures paru l'an dernier chez Belin Jeunesse : Ma nouvelle amie Zahra, illustré par Mélanie Roubineau qui avait déjà illustré Comment j'ai dompté ma timidité

Zahra est une nouvelle élève qui arrive en classe en cours d'année. Elle a quitté son pays en guerre et ne parle pas français. Pas facile de s'intégrer ! 
En écrivant cette histoire, j'ai pensé aux enfants de la classe d'UP2A de l'école de ma fille. La faculté d'adaptation des enfants m'a toujours fasciné : les voilà projetés dans un univers entièrement inconnu et quelques semaines ou mois plus tard ils parlent déjà avec une réelle facilité ! 
Au départ, je voulais jouer sur le prénom "Zahra", qui veut dire "Fleur" en arabe et qui m'a toujours plu (j'ai tendance à donner des prénoms de fleurs à mes personnages... c'est grave, docteur ?). Mais à vrai dire ce n'était pas si évident de parler de la guerre, de l'immigration, des différences culturelles, sans tomber dans les clichés et les stigmatisations. Fleur et Zahra m'ont donné un peu de fil à retordre !

(c) Mélanie Roubineau - https://melouroub.ultra-book.com/

Quand j'étais petite, c'est une petite fille du nom de Rima qui avait intégré ma classe. Elle ne venait pas de Syrie, mais du petit pays juste à côté et dont on parlait sans cesse au journal télévisé : le Liban. Chez elle, ça sentait des odeurs que je ne connaissais pas : la fleur d'oranger, la cardamone, le riz aux amandes ? Je serais curieuse de pouvoir de nouveau aujourd'hui sentir ces parfums que, je suis sûre, je pourrais désormais identifier. Je n'arrivais pas à croire que le pays de Rima ait été en guerre si longtemps et je croyais qu'elle racontait des histoires. 

Je pense que tous les enfants ont connu une Zahra ou une Rima. Je leur souhaite une amitié au-delà des frontières et des langues !