lundi 29 juin 2009

Garden story

Dimanche après-midi, je me suis installée dans le jardin sur la chaise longue, avec mon petit ordinateur portable. J'avais décidé d'avancer un peu sur les projets en cours. Un crayon à papier dans une main et les yeux alternant entre le brouillon et l'écran de l'ordinateur, j'étais drôlement bien partie.

Et puis, tout à coup j'ai entendu un bruit aigu. Un bruit que je connais bien : celui d'une souris en détresse. Devant moi, il y avait mon chat en chasse, martyrisant de tout cœur une innocente victime qui vivait ses dernières heures de sur terre.

J'ai repensé au lézard que mon chat avait assommé à coup de griffes quelques heures plus tôt et à l'oeuf d'oiseau qu'il avait été chercher directement dans son nid. Je me suis dit que cette jolie bête était décidément un véritable monstre sanguinaire, sous ses allures de petit ange.

Alors j'ai laissé mes travaux en plan et j'ai écrit cette petite histoire en l'honeur de cet effroyable félin...

Dans le jardin des secrets

1

Aujourd'hui, c'est lundi.

Dans le jardin des secrets, il y a

un chat,

une souris,

un papillon,

un lézard,

et un oiseau.

Et puis aussi un gros secret qui est tellement secret que personne (ou presque) ne sait qu'il existe.

2

Dans le jardin des secrets,

la souris cherche des bouts de fromage à grignoter.

Le papillon virevolte au milieu des fleurs de cerisier.

Le lézard paresse langoureusement sur la terrasse.

L'oiseau pépie gaiement dans son nid en couvant ses oeufs.

3

Quant au chat, il ne fait rien.

Rien d'autre qu'attendre à l'ombre, sous les fougères.

4

Aujourd'hui, c'est mardi.

Dans le jardin des secrets, il y a

un chat,

une souris,

un papillon,

et un lézard.

5

Mais il n'y a plus d'oiseau, dans le jardin des secrets.

Juste à la place un nid vide et, au pied de l'arbre qui l'abrite, une coquille d'oeuf cassée.

6

Aujourd'hui, c'est mercredi.

Dans le jardin des secrets, il y a

un chat,

une souris,

un papillon,

et une queue de lézard.

7

Mais il n'y a plus de lézard sur la terrasse du jardin des secrets.

Juste à la place un chat qui se roule au soleil.

8

Aujourd'hui, c'est jeudi.

Dans le jardin des secrets, il y a

un chat,

et une souris.

9

Mais il n'y a plus de papillon dans le cerisier en fleurs.

Juste à la place quelques branches cassées par un chat acrobate.

10

Aujourd'hui, c'est vendredi.

Dans le jardin des secrets, il y a

un chat.

11

Mais il n'y a plus de souris dans le jardin des secrets.

Juste à la place quelques boyaux ensanglantés à côté d'un chat fatigué.

12

Aujourd'hui, c'est samedi.

Dans le jardin des secrets, il n'y a plus qu'un gros secret. Un secret aussi gros qu'un chat.

Mais plus personne d'autre que son auteur pour le dévoiler !

Maître Moun a été choqué par la mention des « boyaux sanglants ». Mais en même temps, c'est ce que j'ai de mes yeux vu : faut-il édulcorer la réalité ? Ou bien appeler un chat un chat ? Relisez donc Journal d'un chat assassin de l'excellente Anne Fine !


Si cette petite histoire (qui n'en est qu'à son premier jet) tente un illustrateur, j'en serais ravie ! Mon idée était d'avoir des illustrations venant compléter le texte : le texte ne dit jamais directement que c'est le chat qui a mangé tout ce beau monde, mais les illustrations, elles, pourraient montrer que le chat est le seul coupable de ces mystérieuses disparitions. On le verrait se lécher les babines à côté de la coquille d'œuf, se rouler sur la terrasse avec un morceau de lézard dans la gueule, etc. Ce serait au lecteur-enfant de mettre en mots le secret du jardin.


Dis, tu me prêtes ton dessin ?

Hier soir, il était bien tard quand on est rentré de week-end. Mais, malgré ça, je n'ai pas pu résister à la tentation de vérifier mes mails. Et je n'ai pas été déçue ! J'ai sauté sur ma chaise et j'ai fait "wahouhhhhhhhh !" Dans ma boîte-à-mails, il y avait un message de Rebz, avec dedans une très jolie illustration :
Il s'agit de la première planche de l'histoire "Dis, tu me prêtes ton doudou ?", que j'avais écrite cet hiver.
L'image est pleine de douceur et de tendresse ! Trop bien ! Elle donne envie d'avoir un doudou rien qu'à soi, à serrer très fort dans ses bras !
Un grand merci à Rebz !!

J'espère qu'un jour j'aurai l'occasion de lire l'histoire illustrée au petit Vincent qui me l'a inspirée.
D'ailleurs, ça me fait penser que je n'ai toujours pas cousu le doudou-coussin de Vincent/Valentin. Allez, hop, je file re-sortir ma machine à coudre pour m'y mettre enfin !

PS : Pourquoi l'illustration apparaît en bleu, alors qu'en fait elle est en chocolat ? Je n'en sais diantre rien !!! Pour voir l'image dans sa vraie couleur, allez jeter un coup d'oeil sur le blog de Rebz !

lundi 22 juin 2009

Taggons ensemble

J'ai bien du mal à sortir de ma léthargie en ce moment. En fait, je n'y arrive pas du tout ! Le boulot, la paresse, la fatigue, les petits coups au moral... Résultat : une créativité proche du néant ! Bouh, c'est pas bien !

Bref, vaut mieux que je me change les idées, plutôt que de me plaindre ! Pour cela, pourquoi pas un petit tag - un de ceux qui envahissent les blogs en ce moment ?
Voilà donc ma petite contribution au tag qui m'est arrivé via Angélique-Emmanuelle et Anna Ziliz...

Voici les règles:
1) Ecrire 8 souhaits
2) Dire à quoi font penser les 10 mots donnés
3) Dire un mot sur ma tagueuse
4) Taguer 8 personnes et les prévenir


1) 8 souhaits (dans le désordre !)
- Sortir de ma paressitude et me replonger dans pleins de beaux et enthousiasmants projets.
- Être auprès de tous ceux que j'aime et les voir en pleine santé.
- Avoir pleins de lecteurs heureux de lire mes histoires (et si en plus ces lecteurs peuvent lire mes histoires dans de beaux livres, ce serait méga super top !).
- Partir au bout du monde avec monsieur Moun, en vélo, à pieds ou en bateau (ou les trois à la fois).
- Pouvoir faire la grasse matinée sans avoir un chat qui veut jouer à "attrape-pieds" en pleine nuit.
- Ouvrir ma propre maison d'édition. J'ai déjà recruté la PDG (= moi, bien sûr !) et le directeur marketing (= monsieur Moun). Il ne me reste plus qu'à trouver un directeur artistique, une ligne éditoriale inédite, quelques jolis auteurs... et puis surtout quand même du temps et de l'argent.
- Avoir des lecteurs pour mes histoires (ah, mince, ça je l'ai déjà dit !).
- La paix dans le monde, la fin des inégalités, la prise de conscience de la nécessité de protéger la planète, et tout ça, tout ça.

2) Les mots
- Message : compulsage obsessionnel.
- Blog : ouverture sur le monde.
- Prix : prix littéraire ?
- Croix : le petit carré en haut à droite de l'ordinateur (oui, parfois, j'arrive à me décoller de cette foutue machine !).
- Scrap : quand j'étais petite et que je collais mes photos dans de beaux cahiers (mais ce n'était pas la mode à l'époque).
- Création : "Au commencement Dieu créa le Verbe." Voici une bonne chose de faite.
- Bonheur : "le bonheur, c'est désirer ce qu'on a déjà" (Aldebert).
- Vie : forcément.
- Enfant : peut-être.
- Passion : bien sûr.

3) Un petit mot pour ma taggueuse
En fait, j'en ai deux !
- Angélique-Emmanuelle : bravo pour tes jolies illustrations aux couleurs chaudes et tes dessins de petits chats au regard coquin !
- Anna Ziliz : je suis toujours épatée par tes dessins ! J'espère un jour mener à bien un projet nuageux avec toi !!

4) Je taggue qui ?
Ben personne ! J'ai l'impression que tout le monde a répondu à ce questionnaire, alors je vous laisse carte blanche !

lundi 15 juin 2009

Mon point d'interrogation

Ce week-end, je me suis enfin donnée des coups de pieds au derrière pour me sortir de ma léthargie de ces derniers temps. Avez-vous essayé de vous donner des coups de pieds au derrière ? Croyez-moi, c'est pas facile ! Je ne sais pas si mon prof de gym aurait été fier de la soupplesse dont j'ai fait preuve pour cet exercice d'auto-exhortation... mais en tout cas cela a quand même été un peu efficace, puisque je me suis remise enfin devant l'ordinateur pour écrire !
Cela faisait des semaines qu'une petite histoire de point d'interrogation me trottait dans la tête. C'est un petit texte qu'aurait pu écrire madame Moun, car c'est tout à fait son genre de se poser ainsi plein de questions. Mais j'ai préféré choisir un récit à la première personne.
Voici ci-dessous un petit extrait...
Je cherche maintenant un illustrateur qui aime les textes originaux qui n'entrent pas trop dans les cases et qui ait une folle envie de dessiner des points d'interrogation (ça existe, dites-moi ?) !
[...]
Je me suis assise sur le canapé. Mon point d’interrogation m’a suivie et s’est assis à côté de moi. La courbe de sa boucle s’accordait à merveille à l’assise du canapé : c’était pratique ! Le petit point, lui, s’est couché sur le tapis, à côté du chat roulé en boule : c’était confortable !
Mon point d’interrogation ne disait rien. Il se contentait de me regarder.
J’ai soupiré : « Que faire de toi, mon pauvre vieux ? »
Un porte-manteau pour y accrocher mes questions de saison ?
Une barrette pour recoiffer mes angoisses emmêlées ?
Un élastique géant accroché au pont des Rêves pour mieux sauter dans le vide ?
Aucune de ces propositions ne semblait convenir à mon point d’interrogation. Au contraire, mes idées ont paru plutôt l’énerver. Il s’est brusquement levé du canapé.
Là, mon point d’interrogation s’est mis à grandir.
À grandir, grandir et encore grandir !
[...]
Pour avoir le début (et la fin) de l'histoire, n'h'ésitez pas à m'écrire !

mardi 9 juin 2009

La paressitude

Dites, vous avez un médicament contre les crises de flémingite aiguë ?
Non, parce que là, il me faudrait la dose maximale ! Et je ne suis pas la seule...
Parce que ce virus est extrêmement contagieux, n'est-ce pas ? Au secours, toute la maison est contaminée !

samedi 6 juin 2009

Souvenirs en images

A Séoul, au début de notre voyage, nous nous sommes baladés dans le quartier d'Insa-dong. Il s'agit d'un quartier traditionnel et commerçant, qui contraste avec les hauts buildings anonymes qui couvrent une large partie de la ville. Nous avons remonté la rue Insadonggil, longue rue touristique bordée de boutiques d'artisanat.
L'une de ces boutiques vendaient des dessins et des gravures. Nous sommes entrés dans le petit magasin. J'ai été tout de suite charmée par ces illustrations dont un bon nombre était au lavis ("sumi-e" en japonais). Les prix étaient très bas. J'ai voulu absolument acheter un dessin - un souvenir imagé de notre beau voyage. J'ai regardé chaque peinture, chaque gravure une à une, hésitant, hésitant encore sous l'oeil de la vieille vendeuse qui, pourtant, ne semblait pas s'impatienter.
Finalement, comme je n'arrivais pas à me décider, c'est monsieur Moun qui a fait le choix. Deux dessins au crayon, évoquant l'enfance : l'un avec un petit garçon jouant avec un cerf-volant traditionnel coréen, et l'autre avec un personnage portant sur son dos un enfant.
Plusieurs fois ensuite durant notre voyage, nous avons vu des grands-pères ou des frères portant ainsi un enfant sur son dos, exactement dans la même position. A chaque fois nous avons pensé à ces dessins achetés dans la petite boutique.

L'autre jour, nous avons pris enfin le temps d'acheter des cadres et d'accrocher les deux dessins dans le salon.
Je les regarde tous les jours. Et à chaque fois je me demande qui est l'auteur de ces dessins et quelle histoire, peut-être, chacun d'entre eux cache à nos yeux occidentaux.

mercredi 3 juin 2009

"Moun walk"

Le projet "Madame Moun, chasseuse de mots" continue d'avancer. C'est frais, printanier et coloré. Je continue d'être fan de ce que fait San-tooshy ! Mais bon, dire "j'aime !", ce n'est pas très constructif comme avis pour répondre aux interrogations et nous améliorer... je le reconnais !
Voici ci-dessous une planche réalisée par San-tooshy. Vous en trouverez une autre sur son blog.
Surtout, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez ! On est preneuses de toutes remarques ! Si, si, même les remarques critiques !

Auto-lapidation

Aujourd'hui, pour mon boulot, j'ai passé toute la journée dans un salon. Le hasard a fait que juste en face de moi se trouvait un éditeur à qui j'avais envoyé un manuscrit il y a quelques semaines. L'éditeur ne savait pas qui j'étais, mais moi je savais qui il était. Mais je n'ai pas osé l'aborder et me présenter.
Lapidez-moi, je le mérite. De toute façon, je ne mourrai pas de vos jets de pierre, puisque la timidité m'aura déjà étouffée bien avant !


mardi 2 juin 2009

Cui-cui

"Oiseau", c'est mon mot de passe en ce moment sur mon ordinateur du boulot. C'est un joli mot. C'est un mot qui, même sans L, bat des ailes et puis s'envole. Si le mot m'obsède ces jours derniers, la réalité à laquelle il renvoie me poursuit tout autant. C'est simple, je vois des oiseaux partout !
Jugez un peu...

Il y a les oiseaux qui naissent au bout de mes doigts. Des oiseaux-doudous qui font "hou hou" et qui riment avec choux-cailloux-genoux...
Des oiseaux migrateurs au bec coupé par mes erreurs de calcul et qui finissent, après un passage sous les aiguilles de ma machine à coudre, par se transformer en sac à main...... ou bien en grande besace pour y cacher tout mon bazar de printemps :
Mais aussi de pauvres petits oiseaux dont le triste sort est scellé sous les dents de mon chat carnivore et sans pitié [attention, âmes sensibles, couvrez-vous les yeux pour ne pas voir la photo ci-dessous, d'une charge émotive intense !] :
Et puis aussi et surtout des oiseaux qui, pour le moment, n'ont pas encore de visage, mais qui devraient bientôt naître sous la plume d'un petit projet illustré encore top secret... hé hé !

Chut, je retourne à mes histoires d'oiseaux, d'oiselles et d'oisillons !