dimanche 15 mars 2009

Des projets en chaussettes

42 jolis projets et des chaussettes en pagaille. Des auteurs et des illustrateurs.
Et un beau site Internet pour voir tout cela :Pour lire et regarder les merveilles de mes collègues du "Projet 6", il suffit de suivre ce lien.

Et puis pour découvrir l'histoire de Zloopy et de Scoty, magnifiquement illustrée par Coralie, c'est par ici que ça se passe !

Bonnes lectures !

mercredi 11 mars 2009

L'écrivain au travail

Toute ressemblance avec la réalité ne serait pas du tout feinte.
(Cliquer sur la photo pour l'agrandir)

Et chez vous, c'est comment ?

(Par contre, Paint pour écrire sur les photos c'est vraiment pas top !!)


mardi 10 mars 2009

"Mais pourquoi pour la jeunesse ?"

Nous sommes assises devant d'énormes chocolats chauds, dans notre QG à deux pas du (jardin du) Luxembourg. Copine Juju me regarde, m'écoute, se confie. Et puis soudain, elle me demande :
- Écrire oui... Mais pourquoi pour la jeunesse ?
Voilà des années que Copine Juju me voit courir après mon désir d'écrire et aperçoit de mes tiroirs les textes que je n'ose pas même lui montrer. Et voilà qu'aujourd'hui, devant les grands tasses de chocolat brûlant, elle me demande "Mais pourquoi pour la jeunesse ?"
Comme souvent quand on me pose une question, je ne sais pas trop quoi répondre, comme si au fond j'arrivais à mieux répondre aux questions qu'on ne me pose pas. Dans ma réponse, des mots comme "imagination", "liberté" s'entrechoquent. Puis j'avale une gorgée de chocolat. Et on parle d'autre chose.

Mais plus tard, seule devant mon ordinateur, j'entends à nouveau dans ma tête la question de Copine Juju : "Mais pourquoi pour la jeunesse ?" Et là, soudain, je crois savoir pourquoi...
Parce que dans une histoire pour enfant, tout est possible :
- parce que les éléphants peuvent voler, être roses à pois jaunes et pleurer des larmes crocodiles ;
- parce que les princesses ont le droit d'épouser des princes et d'avoir beaucoup d'enfants même si des milliards et des milliards de princesses ont eu la même destinée dans les milliards de contes qui ont été écrits depuis l'invention des hommes, des châteaux forts et des dragons ;
- parce qu'un enfant ne viendra jamais me dire "ton histoire m'ennuie parce que je l'ai déjà lue des dizaines de fois auparavant" ;
- parce qu'un enfant n'a pas lu Barthes, Genette et la Critique contre Sainte-Beuve et ne va pas juger mes écrits à l'aune de ces grands mots qui, dans leur conceptualisation outrée, ressemblent à des gros mots ;
- parce qu'écrire pour les enfants me fait moins peur qu'écrire pour des adultes et que les mots, lorsqu'ils sont libres et sans entrave, m'intimident moins une fois que je les déroule sur le papier ;
- parce qu'écrire doit être avant tout synonyme de s'amuser et que les enfants savent ne pas se prendre au sérieux lorsqu'il s'agit de lire, alors que les adultes sont persuadés que la lecture - et donc l'écriture - doit nécessairement apparaître comme une preuve d'intelligence ;
- parce que je n'aime pas me prendre au sérieux et parce que je ne veux pas qu'on me prenne au sérieux ;
- parce que j'écris avec l'âge que j'ai au fond de moi et que mon âge véritable n'a pas dépassé les 15 ans, contrairement ce que dit la date de naissance sur ma carte d'identité.
Voilà pourquoi j'écris pour la jeunesse : parce qu'au fond je n'ai pas vraiment envie de grandir (= vieillir) et qu'écrire des histoires pour enfants est la seule façon socialement acceptable de rester enfant même lorsqu'on habite un corps de grande personne.

Je tourne dans ma tête toutes ces réponses que je n'ai pas faites à Copine Juju. Et puis sur Internet, je tape "écrire pour les enfants" et je tombe sur le magnifique discours prononcé par Isaac Bashevis Singer à l'occasion de la réception de son prix Nobel de littérature en 1978 :

« Pourquoi j’écris pour les enfants »

Il y a cinq cent raisons pour lesquelles j’écris pour les enfants, mais pour économiser le temps, je ne dirai que dix parmi elles.
1 · Les enfants lisent les livres, et pas les critiques. Ils s’en foutent des critiques.
2 · Les enfants ne lisent pas pour trouver leur identité.
3 · Ils ne lisent pas pour se libérer de la culpabilité, pour calmer leur rébellion, ou pour se débarrasser de l’aliénation.
4 · Ils n’ont rien à faire de la psychologie.
5 · Ils détestent la sociologie.
6 · Ils n’essaient pas de comprendre Kafka ou Finnegans Wake.
7 · Ils croient encore en Dieu, la famille, les anges, les diables, les sorcières, les farfadets, la logique, la clarté, la ponctuation et d’autres trucs aussi obsolètes.
8 · Ils adorent des histoires passionnantes et non pas les commentaires, les guides ou les notes en bas de la page.
9 · Quand un livre est ennuyeux, ils baillent sans gêne, sans avoir peur ou honte.
10 · Ils n’attendent pas de leur écrivain chéri de sauver l’humanité. Aussi jeunes qu’ils soient, ils savent que ce n’est pas dans leur pouvoir. Seuls les adultes ont des illusions aussi enfantines.

Il y a cinq cent raisons d'écrire pour les enfants. Et d'autres auteurs (je veux dire de "vrais auteurs"), avant moi, en ont énoncées certaines : on peut les lire ici. Soudain, je me sens un petit peux moins seule.

mercredi 4 mars 2009

Scoty

Attention ! Prêt pour le décolage ? Direction : Zloopland !
La navette spatiale est quasiment prête à vous accueillir pour vous amener à quelques zloop-lumière de là, du côté de la nébuleuse "Ricochet projet 6". En attendant, un petit Zloop s'est fait tout beau pour vous faire patienter avant de vous faire découvrir sa petite histoire et ses belles illustrations, réalisées par Coralie.

Voici Scoty, le petit Zloop à l'accent scotish :
Scoty a hâte de retourner sur sa planète. Car ici, sur Terre, la vie n'est pas de tout repos... surtout quand on partage le toit d'un félin doudouvore !


Mon amie l'idée

S'il y a une chose qui me fascine, c'est d'assister à la naissance d'une idée. Au début, c'est une petite idée de rien du tout : un mot qui sonne bien, un regard qu'on a croisé, une petite image dont les couleurs nous ont frappé... Pas grand chose, vraiment. La plupart du temps, les idées meurent avant de naître. Si on ne pense pas à retenir le bout d'image ou les morceaux de mots, ils s'évanouissent et ne parviennent pas même au statut d'idée. Ce n'est alors pas même une fausse couche, mais tout juste une grossesse nerveuse.
Mais quand on sait attrapé l'idée, elle résiste à l'oubli. Et voilà, tout commence. Un mot appelle une image qui appelle d'autres mots, sur lesquels viennent se greffer des bouts d'histoires. Et l'idée file - file si vite, si loin, qu'on ne peut la retenir.

En ce moment, je lis régulièrement le blog ouvert par l'auteur Patrice Favaro et l'illustratice Françoise Malaval, autour de leur album Ammi, à paraître aux éditions Mas(s)ala. Ce blog raconte l'histoire d'une idée. Au début, il s'agit d'une toute petite idée qui a le visage d'une fillette devant la guerre. Puis l'idée grandit, prend forme dans l'imagination de l'auteur et sous les pinceaux de l'illustratrice. Patrice Favaro raconte les détours qu'a pris l'idée et montre comment il a réussi avec son amie à attraper sa vague idée de départ pour donner naissance à un album pour enfants... que j'ai hâte de lire !

Voilà, le blog d'Ammi est ici. Allez-y !

jeudi 26 février 2009

Prendre le train des histoires

Parfois, j'ai l'impression qu'écrire une histoire, c'est comme conduire un train : il suffit de suivre les rails.

Cela ne veut pas dire que ce soit facile. Loin de là ! Il faut avoir acquis une certaine technique pour savoir quels boutons actionner sur le tableau de bord et bien faire avancer le train. C'est un métier, et ça s'apprend.
Suivre des rails, cela ne veut pas dire non plus que ça va toujours tout droit. Bien au contraire ! Souvent, ça monte, ça descend et ça prend des virages secs à 90° qui manquent de vous laisser tomber dans le fossé.

Mais enfin, quand on est sur les rails, ça avance.

Le plus difficile est de trouver les bons rails. Caler l'écartement des roues avec la largeur du chemin. Pas facile, ça demande des ajustements, des hésitations, des retours en arrière. Mais une fois qu'on a réussi à trouver les rails, ça roule. Souvent, je ne sais pas très bien où cela mène. J'ai pour seule certitude que cela avance vers quelque part et, au fur et à mesure que les mots se déroulent sous mes doigts, je suis moi-même surprise par le paysage que l'histoire fait défiler autour de moi. Avant de débuter le voyage, je pensais aller dans une certaine direction, j'avais dans ma tête des images, un plan. Mais à peine me suis-je calée sur les rails que l'histoire s'est mise à se dérouler dans sa propre logique, presque malgré moi. Je commence à avancer sur les rails de l'histoire et ce n'est plus tout à fait moi qui commande. C'est l'histoire qui a pris le volant, c'est elle qui me mène par le bout du mot et moi, simple ouvrière, je n'ai plus qu'à lui obéir.

Parfois, l'histoire me mène vers une impasse. J'avais cru aller loin. Mais non, à l'arrivée, il n'y a qu'un mur - un mur infranchissable, même en sautant à pieds joints.
D'autre fois, l'histoire me mène exactement dans la direction inverse de celle que j'avais cru choisir. Cela arrive que je sois déçue. Je me sens alors d'une faiblesse inavouable et je m'en veux de n'avoir pas su imposer à mon histoire mes quatre volontés. Mais il arrive aussi quelques fois que je sois agréablement surprise. L'histoire qui s'est écrite sur les rails est bien plus belle que toutes celles que j'aurais pu imaginer. J'ai dû mal à croire alors que j'en suis l'auteur. Je croise alors les doigts pour que le prochain voyage soit aussi magnifique que le précédent. Mais généralement, dans ce cas, le miracle ne se reproduit pas. Les histoires aiment bien me surprendre et ne vont jamais me chercher à la gare où je les attends.

C'est pour cela que j'aime écrire : tout simplement pour découvrir en moi-même ce que je n'aurais jamais cru pouvoir y trouver.

dimanche 22 février 2009

Une histoire, c'est fait pour être lue !

Tout à l'heure, j'ai fait un peu de ménage dans mes affaires. J'avais une pile de factures, de relevés de compte et d'autres vieux papiers qui dormaient depuis des semaines sur un coin de bureau. Pas très sérieux tout ça !

Sous la pile des papiers, j'ai retrouvé une belle pochette verte que j'avais acheté eil y a quelques mois pour y glisser les derniers textes que j'avais écrits. J'ai farfouillé dans toutes ces pages noircies, pour la plupart raturées à la main au crayon rouge (vieille habitude de prof !). Je n'ai rien relu - pas le courage... (je n'aime pas me relire sans m'y être préparée !). Mais j'ai soupiré. A quoi bon écrire toutes ces histoires si c'est pour les laisser dormir dans la grande pochette verte ?
Un texte, c'est fait pour être lu, non ?

Alors je me suis assise devant l'ordinateur, j'ai ouvert Blogger et j'ai modifié mon dernier message. Un coup de copier-coller et voilà : désormais, l'histoire du doudou de Vincent est à lire en entier ! Et il en sera très certainement de même pour les autres textes !

Bonne lecture ! Et n'oubliez pas de me laisser un petit mot si vous aimez (ou pas) !

mercredi 11 février 2009

Dis, tu me prêtes ton doudou ?

Il y a quelques temps déjà, j'ai rencontré Vincent, 2 ans. Lorsqu'il nous a vus, Moun et moi, il s'est réfugié dans les bras de sa maman. Il avait oublié que nous le connaissions déjà et que nous l'avions déjà tenu dans nos bras alors qu'il n'était qu'un tout petit bébé. Puis, au fil de l'après-midi, Vincent nous a apprivoisés. Un bon gros gâteau au chocolat l'a aidé à se réconcilier avec les amis qui étaient venus voler l'attention de ses parents.

Dans les bras de Vincent, il y avait un petit coussin tout blanc. "C'est son doudou préféré", a chuchoté sa maman. Celle-ci nous a expliqué qu'il y avait des tas de peluches dans sa chambre, mais que, toujours, Vincent revenait à ce coussin tout simple qui l'accompagnait partout.
Monsieur Moun s'est mis à la hauteur de Vincent et a avancé la main vers le doudou-coussin :
- Dis, Vincent, tu me prêtes ton doudou ? a-t-il demandé avec douceur.
Mais Vincent, du haut de ses deux ans, a lancé un regard noir à monsieur Moun. La violence de ce regard m'a frappée. Je n'aurais jamais cru que même chez de petits enfants le sens de la propriété pouvait être si marqué. Prêter son doudou ? Monsieur Moun n'y pensait pas ! Vincent n'a rien dit, mais il n'y avait aucun doute sur la réponse à l'innocente question de monsieur Moun !

En rentrant à la maison, je me suis dit que j'allais fabriquer un doudou pour Vincent. Un doudou-coussin avec du tissu blanc... mais pourquoi pas aussi avec des yeux et des oreilles pour lui donner un petit air plus personnel ? J'ai fait le dessin du doudou sur mon carnet... Et puis le temps a passé. Je n'ai pas eu le temps de ressortir ma machine à coudre et, pour le moment, le doudou-coussin n'existe que sur le papier.


Mais le regard noir de Vincent n'est pas sorti de mon esprit. Très vite, une histoire a grandi dans ma tête. Une histoire avec un petit garçon qui ne voudrait pas prêter son doudou. Une histoire sur le don, le partage et l'amitié.

Dimanche dernier, je me suis assise devant mon ordinateur et mon histoire s'est laissée écrire. C'est une toute petite histoire sans prétention. Mais j'aimerais bien lui donner des images. J'ai dans l'espoir de lui trouver un illustrateur. Des amateurs ?

***

− Dis, Valentin, tu me prêtes ton doudou ? demande Léa à son copain. Ton doudou si doux, je peux le câliner, moi aussi, pour passer avec lui une nuit pleine de jolis rêves ?

Prêter son doudou ? De la tête, Valentin fait non ! Dans ses bras, il serre encore plus fort son doudou tout moelleux. C’est son doudou rien qu’à lui. Son doudou qui, chaque nuit, l’accompagne dans ses rêves et chasse les fantômes et les cauchemars du soir.

Non, son doudou, jamais Valentin ne le prêtera !

− Dis, Valentin, tu me prêtes tes crayons de couleur ? demande Théo à son cousin. Tes crayons si beaux, je peux les utiliser, moi aussi, pour faire un dessin ?

Prêter ses crayons ? De la tête, Valentin fait non ! Dans la paume de sa main, il presse encore plus fermement ses crayons magiques. Ce sont ses crayons rien qu’à lui. Le crayon bleu lui sert à colorer le ciel immense de l’été, le rouge lui permet de couvrir les feuilles de son cahier de fleurs de coquelicots, le jaune illumine ses dessins d’un grand soleil et le vert le fait imaginer un arbre géant aux milles branches.

Non, ses crayons, jamais Valentin ne les prêtera !

− Dis, Valentin, tu me prêtes tes gants ? demande Tommy à son camarade. Tes gants de laine si chauds, je peux les mettre, moi aussi, pour faire un grand bonhomme de neige ?

Prêter ses gants ? De la tête, Valentin fait non ! Au fond de sa poche, il enfonce la paire de gants qu’il n’utilise pourtant plus, puisqu’il a fini de jouer dans le jardin. Ce sont ses gants rien qu’à lui. Grâce à eux, Valentin n’a jamais froid aux doigts. Grâce à eux, il peut faire les plus grosses boules de neige. Grâce à eux, il pense chaque jour d’hiver à Mamie qui les lui a tricotées et les lui a offerts à Noël dernier.

Non, ses gants, jamais Valentin ne les prêtera !

− Dis, Valentin, tu me prêtes ta Mamie ? demande Samia à son voisin Valentin. Ta Mamie si gentille, je peux rester avec elle, moi aussi, juste pour ce soir, pour ne pas être trop seule sans ma Maman et mon Papa qui rentrent tard de leur travail ?

Prêter sa Mamie ? De la tête, Valentin fait non ! Vite, il referme la porte au nez de Samia et se précipite dans la cuisine pour courir jusqu’aux bras de Mamie. C’est sa Mamie rien qu’à lui. Sa jolie Mamie, douce comme une fée, qui le couvre de bisous chaque jour lorsqu’il rentre de l’école et qui lui prépare de bons goûters au chocolat.

Non, sa Mamie, jamais Valentin ne la prêtera !

Ce soir, Valentin est triste. Il reste assis sur les marches de la maison et n’ose pas rentrer chez lui.

Tout à l’heure, à la sortie de l’école, Mamie n’était pas là pour venir le chercher, comme elle le fait chaque après-midi. À sa place, il y avait Papa. Papa avec un air grave et noir. Sur le chemin de la maison, Papa n’a rien dit. Il marchait vite, écrasant la main de Valentin dans la sienne. Ce n’est qu’en arrivant devant la maison que Papa a dit : « Mamie est tombée malade. Elle n’a pas pu venir te chercher. Elle ne le pourra pas demain, ni après-demain, ni non plus la semaine prochaine, et peut-être pas la semaine encore après… » Papa n’a rien ajouté. Il a ouvert la porte, s’est assis sur le canapé du salon et a laissé son regard se perdre dans le vide.

De l’autre côté de la fenêtre, Valentin a regardé Papa assis tout seul sur le canapé. Au coin de ses yeux, il a remarqué de toutes petites larmes. Elles étaient minuscules – mais dans la lumière du soir, elles brillaient presque. Valentin a été surpris : il croyait que les larmes des papas, ça n’existait pas.

Maintenant, Valentin est tout seul sur le perron. Il aimerait bien que Léa, Théo Tommy, ou Samia viennent et lui demandent :

− Dis, Valentin, tu me prêtes ta tristesse ?

Il pourrait alors leur répondre :

− Oh oui, je te prête ma tristesse ! Et puis même, je ne vais pas seulement te la prêter, mais je vais te la donner ! Tu pourras la garder pour toujours… et ce sera ta tristesse… ta tristesse à toi ! Ce ne sera plus la mienne !

Mais personne ne vient.

Et la tristesse de Valentin reste au fond de son cœur et rend humides ses paupières.

Soudain, Valentin entend son prénom. Il lève la tête. Devant lui, il y a Léa. Et puis aussi Théo, Tommy et Samia.

Léa approche ses lèvres des joues de Valentin :

− Valentin, je te donne pleins de bisous pour que tu fasses le plein de douceur !

Théo serre son cousin dans ses bras :

− Valentin, je te donne mon épaule pour que tu y déposes ton chagrin !

Tommy, à son tour, fait un large sourire à son camarade :

− Valentin, je te donne plein de sourires pour que tu y accroches ton espoir !

Et Samia, timidement, s’assoit aux côtés de Valentin et lui tend un bouquet de pâquerettes :

− Valentin, je te donne des fleurs pour que tu retrouves le printemps dans ton cœur !

Valentin ne sait plus quoi dire. À ses amis il avait refusé de prêter ce qui lui appartenait, et voilà que tous ils sont là pour lui donner ce qui lui est le plus précieux et ce dont il a le plus besoin aujourd’hui : leur amitié.

Valentin a presque oublié sa tristesse. Il ne pense désormais plus qu’à une chose : dire merci et partager cette merveilleuse générosité !


mardi 6 janvier 2009

Tout neuf

Ces dernières semaines, j'ai beaucoup travaillé. Le vrai boulot de la vraie vie, celui qui est fait pour gagner des sous - et parfois aussi pour s'amuser, mais alors seulement pas souvent et presque toujours par inadvertance. Je reste si tard au bureau qu'à cause de moi la femme de ménage, qui arrive quand tous les employés sont partis, est obligée de modifier son trajet de nettoyage : je suis la seule du couloir à occuper mon bureau à l'heure où il faudrait le nettoyer.

Ces dernières semaines, je me suis quand même un peu reposée. Il y avait marqué "férié" sur le calendrier, alors ces jours-là je n'avais pas besoin d'aller travailler et je n'ai rien fait d'autre que paresser. Un peu comme cette chose-là qui, depuis le début de l'hiver, a élu domicile sur le radiateur :
Lire et me lover dans les bras de mon amoureux, tel était mon programme de fin d'année. C'est fou comme le temps passe (trop) vite quand on ne fait rien.

Ces dernières semaines, des idées sont venues se bousculer dans ma tête. Des petites idées sans prétention, qui ne demandaient qu'à être poursuivies. J'en ai notées quelques unes dans mon nouveau petit carnet qui maintenant ne quitte plus mon sac à main. Et j'en ai retourné quelques autres dans ma tête, histoire de les faire mûrir un peu plus avant de trouver des mots à leur hauteur.

Ces dernières semaines, je n'ai pas beaucoup écrit. Juste une petite histoire. Celle d'une famille de mille-pattes ayant chacun 998 pattes (et autant de chaussettes et de chaussures à trouver pour ne pas avoir froid aux pieds). Mais je ne suis pas très contente de mon histoire, alors, pour le moment, je la laisse dans mon ordinateur. Je ne sais pas si elle osera en sortir un jour...

Ces dernières semaines, j'ai un petit peu cousu. Quelques cadeaux de Noël seulement, mais pas de doudous. Je voulais fabriquer un mille-pattes de mon histoire, mais face à la perspective d'avoir à coudre 998 pattes, j'ai un peu perdu courage. Alors j'ai seulement fabriqué un doudou tout simple, dont j'avais trouvé le modèle dans un livre. Mais je devais penser à autre chose, car j'ai cousu la tête de ma Lapinette à l'envers ! Lapinette a essayé de marcher à reculons, mais n'y arrivait pas, alors je lui ai brodé une tête du bon côté. Maintenant, c'est un doudou à deux têtes. Je n'ai pas osé l'offrir à un enfant. Maître Moun dit que Lapinette ressemble au monstre Frankestein !
Nabaztag et Lapinette, la lapine à deux têtes


Ces dernières semaines, je n'ai pas écrit par ici. J'ai presque oublié que ce site existait. Mais maintenant, c'est la nouvelle année. Un an tout neuf, bourré de bonnes résolutions.
Alors, si d'aventure vous passez par ici, je vous souhaite une grande, belle et excellente année 2009 !

mardi 2 décembre 2008

En direct de Zloopland

Je me suis inscrite il y a quelque temps au projet 6. Ce beau projet, initié au départ via Ricochet
(site consacré à la littérature pour la jeunesse), permet de faire se rencontrer des illustrateurs et des auteurs autour d'un thème, afin de réaliser en binôme un projet d'album pour les enfants.
Cette année, le thème est "En chaussettes". Ça m'a tout de suite inspiré, bien sûr, car j'ai une grande expérience des chaussettes, tant j'en manipule chaque semaine grâce à monsieur Moun, mon cher mari, qui en sème dans tout l'appartement (sans doute a-t-il peur de se perdre et fait-il comme le Petit Poucet avec ses cailloux ? Mais je m'égare, là...).

Bref, les illustrateurs ont proposé chacun une illustration, laissant aux auteurs le soin de choisir le dessin qui les attirait le plus. Choix cornélien s'il en est ! Mais j'ai rapidement trouvé ma binôme : la sympathique et talentueuse Coralie ! Il devait être écrit quelque part qu'on se rencontrerait, car, figurez-vous que Coralie est, comme moi, éleveuse de moutons irlandais !

Voici donc la jolie illustration réalisée par Coralie :Mission m'était donnée de donner vie à ses petits bonshommes verts et d'imaginer pourquoi on les voit prêts à atterrir sur une planète autour de laquelle des chaussettes multicolores se sont mises en orbite...

Trouver des idées n'a pas été difficile et aussitôt ça s'est mis à fuser dans tous les sens dans ma tête. Mon imagination m'a amenée très loin et j'ai même cru à un moment donné toucher la Voie Lactée. Quelques jours plus tard, j'envoyais à Coralie un premier jet de mon histoire.
Mais tout à coup, j'ai ré-atterri sur terre. Ça a fait violemment BOUM. Ou plutôt "ZLOOPS", du nom de mes petits bonshommes verts. Je me suis mise à douter de mon récit et une méchante voix dans ma tête s'est mise à répéter "t'es sûre que c'est intéressant ce que tu écris ?" Je connais un peu trop bien cette terrible voix. C'est elle qui m'a fait réécrire le texte et le corriger plusieurs fois. Mais comme elle ne se taisait toujours pas, j'ai crié un peu plus fort sur elle. Puis je me suis dit qu'à force de parler toute seule, elle finirait bien par se taire...
Alors, j'ai rangé mon texte dans un coin de mon ordinateur, le laissant tranquillement macérer. On verra bien si dans quelques temps, il se sera bonifié - ou pas...

Et pour imposer le silence la voix, rien de mieux que de lui donner autre chose à contempler. Alors, pour faire diversion, j'ai ressorti ma machine à coudre qui prenait la poussière et, après quelques heures d'un travail acharné digne d'une ouvrière chinoise clandestine, un grand bonhomme vert est venu squatter mon canapé.

J'ai l'honneur de vous présenter le Grand Zloop, patriarche de la planète Zloopland. Il est imposant par sa taille (il m'a utilisé la moitié d'un paquet de mousse à doudou). Mais avouez qu'il a une bonne bouille sympa ! Pour le moment, il se sent un peu seul... Mais chut, il se pourrait bien qu'il fasse des émules...
Ça vous dirait un Zloop tout vert ?